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● À Paris, la Galerie Templon consacre ses deux espaces à un artiste rare : Hans Op de Beeck. Avec On Vanishing, l’exposition gratuite de la rentrée, le Belge nous plonge dans un univers suspendu, entre silence et mélancolie. Une parenthèse hors du temps, à découvrir jusqu’au 31 octobre 2025.
◊ Un double espace pour un seul monde
Pour la première fois, la Galerie Templon confie ses deux adresses parisiennes – rue du Grenier-Saint-Lazare et rue Beaubourg – à un même artiste. Hans Op de Beeck s’en empare avec une installation d’une cohérence troublante : sculptures, aquarelles et film d’animation se répondent comme les fragments d’un même rêve. Le visiteur circule entre deux ambiances complémentaires, reliées par le fil invisible du temps qui s’efface.
◊ Entre disparition et suspension
Le titre On Vanishing évoque à la fois la disparition et l’effacement. Ici, l’artiste explore ces moments où l’être humain cesse d’être « quelqu’un » pour devenir pur regard. Ses sculptures monochromes, tout en douceur de matière, capturent cet instant fragile où la conscience se détache du monde. Les visages sont immobiles, les gestes suspendus, les lieux silencieux. Ce n’est pas l’absence qui règne, mais une forme de pause : une respiration poétique dans le vacarme du quotidien.
◊ L’art du presque rien
Op de Beeck cultive l’art de l’entre-deux : ni tout à fait réel, ni vraiment imaginaire. Une petite fille assise, un cavalier figé, un quai nocturne sous une grande roue… Ces scènes d’une précision extrême semblent prêtes à s’animer, mais demeurent figées dans une brume grise caractéristique de son œuvre. L’artiste transforme le banal en mystère, l’ordinaire en expérience méditative. Ses sculptures rappellent la tradition classique tout en s’en éloignant : ici, pas de héros ni de dieux, mais des présences anonymes, universelles.
◊ Un cabinet de curiosités contemporain
L’exposition prend des allures de Wunderkammer, ces cabinets de curiosités où l’on collectionnait jadis les merveilles du monde. Chez Op de Beeck, le merveilleux n’est pas dans la rareté des objets, mais dans la capacité de la matière à évoquer des émotions simples : la solitude, la douceur, le passage du temps. Son nouveau film d’animation, en noir et blanc, prolonge cette impression d’apesanteur et de rêve éveillé.
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