Depuis plusieurs années, la chorégraphe argentine Ayelen Parolin explore les liens qui unissent danse et humour. Dans Zonder, à travers la figure de l’idiot heureux, elle échafaude une œuvre qui résonne comme une ode à l’irrationnel et l’imprévisible, insufflant dans l’écriture des espaces d’improvisation. Sur une scène bariolée, soumis à ce processus aléatoire, deux danseurs et une danseuse aux costumes fantasques s’amusent à interpréter la joie et le plaisir simple, autant que l’impudeur et l’irrévérence.
À contre-courant d’une société mue par la raison et la pensée cartésienne, Ayelen Parolin orchestre un désordre chorégraphique jubilatoire sous forme de rituel absurde et extravagant, où la musique joue un rôle de premier plan. Abolissant toutes les convenances idéologiques, esthétiques et politiques, elle offre un regard neuf et vitalisant sur la danse contemporaine, à travers des paysages improbables et des situations dérisoires. Une plongée joyeuse dans l’illogisme et l’incongruité !
Ayelen Parolin continue sa recherche sur l’idiotie dans Zonder, un trio bouffon qui joue avec les codes du spectaculaire.
C’est un trio délirant, où l’image d’une danse classique jolie et gracieuse passe à la moulinette pour devenir un spectacle chaotique. Aussi attachée à la technique qu’à la fantaisie, la chorégraphe Ayelen Parolin, Argentine basée à Bruxelles, distille dans ses chorégraphies une naïveté déroutante. Dans la lignée des précédents WEG (2019) et SIMPLE (2021), elle embrasse de nouveau un plaisir enfantin de la danse. Les interprètes incarnent des pantins fous, qui esquissent des gestes avec fracas, jusqu’à la destruction du décor. L’enchaînement des gags, les gestes proches du mime et la récurrence d’un air de Rossini, fredonné, chanté et hurlé jusqu’à épuisement, font de cette pièce la plus bouffonne et cathartique de sa trilogie.