Anne Wenzel - Otto Dix

Cette exposition réunit un ensemble important d’œuvres d’Anne Wenzel, réalisées entre 2010 et 2023,

mises en dialogue avec des gravures et dessins d’Otto Dix. Bien que séparés par une génération, les

deux artistes ont utilisé leur pratique pour explorer l’impact dévastateur de la guerre sur les corps et les

esprits.

Armée d’une profonde conscience historique et d’un engagement politique, Anne Wenzel travaille

depuis plus de vingt ans à articuler le rôle que joue l’art dans la représentation du pouvoir, de l’héroïsme

et de la violence. Ses sculptures à la fois robustes et fragiles évoquent les contradictions entre pouvoir

et vulnérabilité. Leurs formes imposantes suggèrent la permanence et la résistance, mais leurs surfaces

altérées révèlent la dégradation et l’échec. À travers un langage visuel puissant, Wenzel interroge

l’esthétique du monument, de l’autorité et de ce qui est digne d’être inscrit dans le temps. S’inspirant à

la fois de l’histoire européenne et d’images d’actualité montrant la violence et la destruction, elle explore

les effets persistants des conflits, établissant des liens à travers le temps entre souffrance individuelle

et pouvoir institutionnel, entre beauté et brutalité. Ses séries Damaged Goods et Silent Landscape

illustrent de manière saisissante la dévastation physique et émotionnelle laissée dans le sillage des

guerres.

PROJECT ROOM : TAI SHANI

La Galerie Suzanne Tarasieve a le plaisir d’accueillir pour la première fois en France une exposition personnelle de l’artiste britannique Tai Shani, figure majeure de la scène contemporaine depuis son Turner Prize en 2019. Reconnue pour sa pratique pluridisciplinaire mêlant installations, films, performances et textes, Tai Shani convoque des figures historiques, mythologiques et littéraires pour construire un univers visuel et narratif à la fois grotesque, kitsch et gothique.

Pour cette carte blanche, la curatrice Camille Bréchignac réunit des œuvres inspirées de l’exposition de Shani à la Cosmic House en 2024, qui reprenait différents mythes de création des monstres, de Prométhée à Frankestein, pour tisser une allégorie du désir, du pouvoir et de la transformation.

Une plongée hallucinée dans un monde féminisé, baroque et résolument non normatif, à découvrir à Paris dans l’intimité de la Project Room — et dans le cadre du Paris Gallery Weekend.