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Sortie n° 22950161, créée le 01 09 2024
Voisins vincennes + thème
Sponsor
Organisateur
Date de la sortie
Heure de début
Vendredi 27 Septembre 2024

Inscriptions & désinscriptions jusqu'à :
07:30 (du matin) (H-12)
19:30
Descriptif de la sortie

 

Voisins Vincennes (12ème, Paris, Fontenay, Montreuil etc...). 

Seulement pour profils avec minima photo et prénom pas d'invisibles !,

Pas de liste d'attente et je réserverais dans l'aprés midi.

Sortie sur un autre site.

:

+ thème : la quête de sens  : discussions sur le sujet à partir de ce récent article.

 

Article

Trouver un sens à son existence, telle est la nouvelle quête des années 2020. Une recherche qui ne date pas d’hier mais qui a pris une dimension nouvelle avec la pandémie de Covid. Au premier trimestre de 2022, 470 000 personnes ont fait le choix de quitter leur CDI, faisant grimper un taux de démission à 3 %, au plus haut depuis la crise financière de 2008. La question du travail est imprégnée de l’impératif de «faire sens». On se souvient aussi des «bifurqueurs», ces étudiants d’AgroParisTech qui ont dénoncé en 2022 l’inadaptabilité de leur formation à la transition écologique, un énième cri du besoin de cohérence de nos sociétés.

Un besoin qui ne se limite à la sphère professionnelle et contamine toutes les sphères de l’existence, questionnant toutes les normes dominantes et leurs injonctions. Faut-il faire des enfants ? Prendre une maison individuelle ? Adopter des brebis ? Pour Pascal Chabot, cette question du sens est partout : dans l’art, l’intime, l’écologie ou même en politique. Dans un ouvrage qui vient de sortir, Un sens à la vie. Enquête philosophique sur l’essentiel (PUF), le philosophe belge revient sur ce désir de sens, devenu quête de civilisation depuis la seconde moitié du XXe siècle. Mais, il le jure : «Ce n’est pas du tout un livre de développement personnel.»

Comment peut-on définir le sens ? Y a-t-il «un» sens à la vie ?

C’est difficile, car si le terme est souvent utilisé, et que son interrogation traverse beaucoup de conversations, il y a peu de définitions du sens qui sont produites, notamment dans la philosophie où il n’y a pas énormément d’ouvrages de fond qui font vraiment un travail d’explicitation de ce qu’est le sens. La définition que je propose est que le sens n’est ni une entité, ni un signifiant unique qui serait quelque part, il est une circulation. Il est le fruit d’une circulation entre ce que l’on sent, ce que l’on comprend et ce que l’on devient. C’est une définition dynamique du sens, sensible et qui accepte que le sens soit tout à fait polymorphe, variable selon les individus, les sociétés. C’est dans cette circulation que doit intervenir une enquête sur ce qui importe véritablement, l’essentiel. Parce que finalement, le sens est une évidence, il est là. On ne l’interroge heureusement pas sans cesse et s’il est là, c’est parce qu’il est le milieu dans lequel nos psychismes se déploient.

 

Cette quête a-t-elle toujours existé ?

Le désir de sens est une constante majeure de l’humanité. Mais ce désir a été pleinement assouvi par une série d’institutions qui prescrivaient ce qu’est le sens. Qu’ils soient religieux, symboliques ou politiques, ces grands récits ont créé une évidence qui permettait de faire l’économie de la question du sens, parce que toutes les réponses étaient données. La question gagne en ampleur depuis le XIXe siècle et le nihilisme nietzschéen qui remet en cause ces institutions jusqu’à aujourd’hui, où elle est un fait culturel et civilisationnel. Nous sommes sortis d’une société du devoir, dans laquelle le sens de ce qu’on faisait était moins interrogé, avec Mai 68 pour mettre en avant la quête personnelle et la liberté dans la manière de penser et de vivre sa vie.

Ce qui me paraît intéressant, c’est que cette liberté-là, cet individualisme ne suffit pas. Parce que les contradictions entre les démarches et désirs individuels et le système dans lequel ils s’expriment sont énormes, ce qui entraîne un besoin de réalignement et de cohérence. C’est comme s’il y avait trois stades : celui du devoir, celui du désir d’épanouissement et puis celui de la réunion.

Qu’est-ce qu’on cherche dans notre quête de sens alors ?

Je pense qu’on y cherche des figures de l’essentiel. Dans cette circulation de sens, on se demande, mais qu’est-ce qui importe ? Qu’est-ce qui nous importe vraiment ? Donc la question du sens est l’autorisation que l’on se donne d’interroger nos valeurs, d’interroger ce que l’on vit, d’interroger les systèmes dans lesquels on évolue pour voir s’il y a des lieux où peut être cultivé ce qui est essentiel. Dans ce travail philosophique, j’ai essayé de dégager des structures de l’essentiel qui sont des structures où il y a du sens. Par exemple, la «passion-raison», ce moment où on vit quelque chose et qu’on le vit de façon passionnelle et qu’on peut justifier rationnellement. C’est une sorte de communication à l’intérieur de l’individu entre ses affects et sa pensée qui est toujours un lieu de sens.

En prenant appui sur cette passion-raison, on va pouvoir dénoncer des systèmes aberrants dans lesquels il y a une sorte de rationalisme froid qui empêchait toute émotion. Les deux autres figures de l’essentiel que j’ai cherché à faire émerger sont la qualité et le singulier universel, ces moments notamment artistiques où on a l’impression de se connecter à l’universel comme les Vagues de Virginia Woolf ou les sonates pour piano de Beethoven. Mais d’autres penseuses et penseurs peuvent tout à fait créer d’autres types de figures du sens. Je n’ai absolument pas l’intention d’avoir le dernier mot là-dessus.

On entend souvent que c’est la mort qui vient donner du sens à la vie. Qu’en pensez-vous ?

Je ne suis pas d’accord avec cette façon d’aborder la question. Cela voudrait dire qu’une vie qui ne serait pas limitée par la mort serait impensable. Mais aussi que la vie ne serait pas génératrice de sens et qu’il lui faudrait un complément. Or, la mort est le non-sens par excellence. Elle est l’abolition de toutes nos perceptions, de toutes nos significations, de tout notre devenir. Donc aller chercher dans ce néant-là quelque chose comme un supplément de sens me semble être une fausse piste. Mais ce grand rien peut être un miroir pour regarder autrement la vie. Elle nous aide à voir la façon dont la vie, en permanence, nous crée perpétuellement des nouveautés plus ou moins sensées.

Les jeunes générations cherchent-elles plus de sens que leurs parents ?

Les jeunes générations sont toujours celles qui vivent avec le plus de lucidité et de la manière la plus forte cette grande discordance entre ce qu’ils perçoivent du monde et les discours. Mais aujourd’hui, la question du climat, comme les devenirs et la place du travail dans nos sociétés, rend ces questions, non pas simplement philosophiques, mais existentielles avec une urgence. Quand on dit «ça n’a pas de sens», c’est une manière de dire à la fois, je ne m’y retrouve pas personnellement, mais aussi d’exprimer que collectivement, quelque chose comme une réorientation est nécessaire.

Comment analysez-vous la perte de sens commun qui semble nous saisir depuis la fin des grandes idéologies ?

La notion de sens commun est extrêmement importante, notamment politiquement. Car toute interrogation sur le sens est une interrogation sur les manières de retrouver personnellement, et de façon civilisationnelle, des orientations plus justes. La contrepartie de la fin des grands récits, c’est la fin d’un sens partagé et une société fédérée autour d’un commun. Quand ce discours commun n’est plus efficace, on obtient une société fragmentée en une série d’élaborations individuelles, qu’il faut respecter, mais qui a du mal à générer une instance plus large de ce qui fait société. Cette perte du sens commun est également accélérée par le numérique, qui polarise les opinions et qui nous enferme dans un rapport solitaire au sens.

Comment le numérique et son omniprésence influencent notre rapport au sens ?

La compétition entre les vies réussies sur les réseaux sociaux, où chacun y va de sa démonstration, démontre que le sens peut se retourner contre lui-même. D’abord, car il peut être instrumentalisé, mais aussi par une injonction au sens, comme si chacun devait à tout prix être à même de présenter un sens correct de sa propre existence et d’en faire le récit. J’ai toujours été méfiant face à ce discours triomphal du «j’ai trouvé un sens à ma vie». Il y a quelque chose de très modeste dans l’élaboration du sens. C’est une circulation, une manière de se rapprocher de ce qu’on voit, comprend et de ce qui nous importe. On est souvent dans un indicible.

Le numérique polarise nos opinions, c’est aussi le cas de nos sensations et de la façon dont nous les interprétons. Nos circuits de sens ne sont plus uniquement dans nos conversations avec nous-même ou autrui, mais à travers un écran, connecté en permanence à un autre monde. Ce nouveau canal a aussi des bienfaits mais il a des conséquences, nous n’avons jamais eu des consciences si puissamment alimentées. Sur nos téléphones, notre odorat et notre goût ne sont pas sollicités. A chaque fois qu’on fait le geste de consulter un écran, on se connecte à une instance que j’appelle le «surconscient», en référence à l’inconscient Freudien, et on se ferme au monde conscient, sensuel. Le réel ne s’oppose pas eu virtuel, mais au sensuel. Mais il y a des clashs, des moments de tension entre le conscient et le surconscient. Je les appelle les «digitoses», un autre néologisme basé sur le lexique Freudien, les névroses et les psychoses. Le burn-out en est un bon exemple, où il y a un décalage entre l’hypertemps numérique, source de surcharge mentale, et la temporalité du corps.

Pour autant, on a besoin de se raconter soi-même, de faire le récit de sa vie…

Tout à fait, et c’est par nos conversations continues avec nous-mêmes du matin jusqu’à l’endormissement qu’on construit une espèce de cohérence et qu’on parvient à accepter, dépasser, réorienter et apprivoiser ce qui nous arrive. Les démêlés avec le destin nécessitent un commentaire perpétuel.

En plus de cette conversation avec nous-même, il y a celle avec autrui… Car nous ne sommes pas seuls dans cette quête de sens.

 

C’est le centre du livre, et ma conviction la plus intime. C’est avec l’autre, par l’échange, par l’amitié, par la camaraderie, par l’amour, par l’admiration aussi, que du sens se crée et que du sens se vit. Si pour les besoins de l’enquête, je m’attarde sur des descriptions internes à l’individu, c’est dans un partage constant, dans un prolongement des circuits de sens individuels entre eux, que nos existences se déploient, dans ce qu’elles ont de sensé. Retrouver un ami quand on a perdu du sens, c’est aussi retrouver du sens. Cela veut bien dire que le sens n’est pas un quelque chose, ce n’est pas un signifiant majeur, mais c’est une relation. Il y a une relationnalité du sens qu’il faut souligner. C’est presque bateau de le dire. Mais pour moi, c’est bon signe qu’une philosophie puisse, dans ses conclusions sur un sujet si vaste, simplement confirmer ce que les humains savent déjà intuitivement. On retourne à la moelle de la question, et peut-être finalement à la moelle de la vie. 

Au Bar/Pub/Resto Les Officiers !

 

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