L'église Notre-Dame-du-Travail
a une architecture originale à structure métallique de type industriel, adaptée à la population ouvrière de
l'époque de construction (1899-1902), et dont les proportions et la luminosité ont été préservées (architecte L.-Jules Astruc).
"Pour qui une église ? pour unir sur le terrain de la Religion les travailleurs de toutes les classes. Pourquoi à Paris ? parce que Paris est
considéré à juste titre comme le centre du travail et de l'industrie. Pourquoi dans le quartier de Plaisance ? parce que c'est un faubourg composé
uniquement de travailleurs, qui n'a pas encore d'église pour ses 35000 habitants, mais qui est admirablement préparé à en recevoir par un
ensemble remarquable d'œuvres religieuses et sociales".
"Pour quand ? pour 1900. Il faut qu'en venant à l'Exposition Universelle les travailleurs des deux Mondes puissent venir prier dans le sanctuaire de la Vierge du Travail.
Il faut qu'en 1900, tandis que s'ouvrira le Palais des produits du travail, s'ouvre pour les producteurs du travail un grand Sanctuaire d'union et de concorde".
Influencé par la Tour de Monsieur Eiffel et les œuvres de Baltard, L'abbé Soulange-Bodin confie la construction de l'église à l'architecte Jules Astruc.
Ils adopteront un style résolument moderne. L'église devait rappeler à l'ouvrier son usine afin qu'il se sente chez lui, dans son milieu habituel, entouré
des matériaux de fer et de bois que sa main transforme tous les jours. Elle devait être, comme l'usine, un édifice où le travail spirituel fût incessant,
où le va-et-vient fût continuel, car le nouveau curé avait l'ambition de rendre la maison de Dieu aussi fréquentée que les établissements de ce quartier
populaire dont les salles regorgeaient de monde. Mais la maison de Dieu, si elle rappelait l'usine et l'atelier où l'ouvrier peinait tout au long de sa vie,
devait aussi être une fête pour ses yeux et un réconfort. L'abbé Soulange-Bodin voulait que les yeux puissent se baigner dans la lumière et que
les poumons eussent à respirer largement de l'air pur. Si la nef rappelle le style usine (charpente métallique de 135 tonnes de fer et d'acier, ce qui est peu),
le porche et le chœur nous invitent a la prière… nous orientant vers l'abside néo-romane. Deux tribunes surplombent les chapelles latérales et ne sont
pas sans nous rappeler les églises du Pays Basque dont l'abbé Soulange-Bodin est originaire. De l'extérieur, l'église ne laisse pas soupçonner son architecture.
Il faut y pénétrer pour la découvrir et être séduit. N'est-elle pas, ainsi, comme le symbole de la vie humaine ? Il faut que l'homme dépasse l'extérieur, le visible,
pour découvrir cette intimité, cette rencontre merveilleuse à laquelle Dieu l'appelle.