Boucle d'environ 10 km à travers champs et bois, grand morin, moulin, ferme etc

Amenez de quoi boire et grignoter

Les toutous sont les bienvenus

Flottage des trains de bois
1. Pendant 200 ans, Tigeaux fut un port très important situé au point navigable le plus haut du Grand Morin. Son débit d’eau était suffisant pour alimenter de nombreux moulins et permettre le flottage de bois jusqu’à la fin du 19e siècle. Sur la rivière les conflits sont fréquents, chacun ayant un besoin particulier de l’eau : le meunier pour sa roue à aubes, le toueur doit naviguer entre les trains de bois et franchir les barrages des moulins, quant à l’administration des Ponts elle a fort à faire avec les réparations des ponts et portes marinières.
D’après Jacques de La Garde, il n’y aurait en France que deux rivières, le Grand Morin et le Loir, où l’on peut encore voir les digues en biais dans lesquelles était aménagé un passage fermé par une palissade en bois que le meunier démontait lors de chaque passage de la flotte. Ces portes - ou perthuis - ont précédé les écluses à sas. Paris s’agrandit et ses besoins en bois de chauffage et de charpente sont énormes. Le bois de la forêt de Crécy arrive dans la capitale par flottage par trains de bois sur le Grand Morin, puis par bateaux sur la Marne et la Seine.
Dans les moulins du village, l’activité industrielle se concentrait dans les secteurs du lin, des produits pharmaceutiques, des farines et du tressage des tiges. D’ailleurs, le nom de Tigeaux viendrait du gallo-romain "tigellae" : petites tiges de lin plongées dans l’eau.
En 1906, dans son " Voyage en France, la Brie " Ardouin-Dumazet nous relate que le port de Tigeaux est désert ... que le village tend à devenir une station d’été... que des peintres ont aménagé les maisons de paysans ou de bûcherons et s’y installent... Aujourd’hui il ne reste plus rien du port, seule témoin, l’auberge des mariniers "l’Espérance", où l’on peu observer les emblèmes de la batellerie peints sur le mur. Cette peinture s’inspire du blason rouge et or de Tigeaux où l’on peut voir, entre autre, une ancre et le mot "L’ESPÉRANCE".
2. Le château de Bellevue date du 19e siècle. Son nom vient de la belle perspective sur l’un des méandres de la rivière.
Descente aux enfers...
Le mot Averne est le nom d’un lac italien aux eaux sulfureuses qui symbolise l’entrée aux enfers. Ici, il fait plutôt référence au mot verne qui désigne l’Aulne.
3. La descente du bois des Avernes offre une jolie vue sur ces paysages qui ont inspiré les peintres de la vallée du Grand Morin et en particulier Dunoyer de Segonzac, artiste assidu de la vallée à partir de 1923, qui séjourna à Serbonne. Il réalise une "Suite du Morin", gravures comprenant douze eaux fortes : Berges du Morin, le Moulin de Serbonne, la passerelle de Serbonne... ainsi que de nombreux tableaux.
4. Le moulin de Serbonne existait déjà au 14e siècle, il a été reconstruit plusieurs fois, la dernière remontant à 1860. Les trois paires de meules en pierre ont été remplacées par des cylindres broyeurs en acier. En 1901, le propriétaire Mr Abel Leblanc l’équipa pour produire de l’électricité destinée à son château de Bessy. Pas seulement pour l’éclairage du château, mais aussi pour la ferme modèle où a été installé un mécanisme agricole mû par la force électrique. À cette époque on a pu lire dans le journal Le Briard "Avec le téléphone, la proximité des gares de Dammartin et de Crécy, ce coin, considéré comme perdu il y a encore seulement trois ans, a bénéficié du progrès, plus que beaucoup de villes ou bourgs de notre département".
5. La ferme de Rézy est un bâtiment briard typique, construit sur un plan carré : habitation, étables, écuries, remises et granges entourant une vaste cour centrale. Il répond à un besoin de sécurité. Toutes les portes et fenêtres donnent sur cette cour.
6. Rive gauche face à la ferme, le moulin de Tigeaux ou de Rézy dont l’existence est antérieure au 15e siècle; il a fait parti des cinq moulins banaux du domaine de Crécy. Entièrement reconstruit en 1850 ce moulin à blé était monté à l’anglaise avec 7 paires de meules remplacées plus tard par 4 cylindres en acier.
7. Le lavoir de Tigeaux du 19e siècle est alimenté par le ru du Cul d’Eau qui descend des terres dites des Maisons Brûlées.
La légende de la source Saint Leu
La coutume veut que l’on nomme le Saint : Leu ou Loup, il avait la vertu de guérir de la peur et des convulsions. Né à Orléans en 573, mort à Sens en 623 au monastère de la Sainte Colombe, Saint Leu fut élu évêque en 609. Il parcouru inlassablement le territoire de l’archevêché de Sens, le plus important des Gaules, afin de prêcher la charité et d’enseigner la morale.
8. Église Saint Leu de Tigeaux en grès et meulière, fut construite au début du 161 siècle à l’endroit d’une ancienne chapelle. Elle fut restaurée en 1950. La particularité de son clocher ajoutée à l’apparente modestie de l’ensemble, reflète fidèlement le caractère de son saint patron, évêque du plus grand évêché d’alors, qui voulut être enterré sous la gouttière de sa cathédrale à Sens !
Le saint patron est fêté le 1er dimanche de septembre par une célébration avec procession jusqu’à la source Saint Leu, dont l’eau aurait des vertus miraculeuses : elle guérirait les maladies des yeux et de la peur. Jusqu’à la fin du 19e siècle les paysans seine et marnais ont redouté le loup, leur peur a fait l’objet d’un culte populaire des plus répandu.
9. Sur la place, au bord du Grand Morin, se trouve un puits dont l’emplacement fut indiqué par Saint Leu au 7e siècle. Le puits est surmonté d une croix en fer forgé au 19e siècle.