Exposition "Chaumet, un âge d'or : 1965-1985"
![]()
Faisant fi des codes établis, les années 1965-1985 marquent un tournant au sein de la société avec une révolution culturelle, technologique et esthétique. Pendant cette période caractérisée par un vent de liberté et d’audace, Chaumet bouscule les codes de la joaillerie et sans renier son histoire, puisant dans son passé, fait preuve d’une modernité flamboyante.
Avec Un Âge d’Or : 1965-1985, la maison revient sur ces années où l’exploration créative ne connaît pas de limite. Pensée par Vanessa Cron, cette rétrospective est un hommage à ces collections foisonnantes entre excès et affirmation de soi, aussi colossales qu’inattendues, aussi extrêmes que virtuoses mais également à L’Arcade, magasin entre galerie de bijoux et concept-store avant l’heure. Elle évoque aussi ces créateurs qui jouent avec les nuances de l’or et explorent de nouvelles matières, textures et pierres.
"Il y a une pièce qui est à la genèse de l'exposition. C'est une paire de boucles d’oreilles que l'on a achetée il y a quelques mois. Elle interpelle par son audace à la fois qui date de 1970 dans la forme, dans le porter et dans la matière de l'or. Elle nous a incités à nous retourner un demi-siècle derrière nous. Les années 70, c'est 50 ans en arrière, et c'est une bonne hauteur d'un point de vue historique pour avoir le recul nécessaire" explique avec passion Claire Gannet, directrice du patrimoine de la maison Chaumet, notre guide de l'exposition en ce 27 septembre.
![]()
Dans les salons historiques, les espaces redécorés aux couleurs de l’époque invitent à s'immerger dans l’ambiance de ces années d’opulence : "On reconstitue l'atmosphère, on est chez les Pompidou à l'Elysée. On participe de cette bulle temporelle" précise Claire Gannet. Œuvres inédites, méconnues ou oubliées, beaucoup d’entre elles n'ont jamais été montrées au public, soit 140 objets à découvrir dont "des tapisseries de Vasarely, des silhouettes Dior et Paco Rabanne, des lithographies d’Andy Warhol mais aussi des vidéos de l’INA, des photographies et des dessins du fonds Chaumet", le tout ponctué par moments par une joyeuse bande-son des années 1970 qui donne envie de danser !
Le salon des Diadèmes présente des photographies de joaillerie de l’époque, retrouvées dans les archives. Le salon des Dessins, dans l’esprit de L’Arcade, rend hommage à cet écrin futuriste. Y sont exposés des objets joailliers présentés dans les années 1970, à l’instar des animaux du Bestiaire fabuleux. Avec l’aide du Mobilier national, le salon Chopin a été transformé en salon bourgeois. Les bijoux y dialoguent avec un canapé et une table lumineuse signés par Pierre Paulin, issus de la collection de meubles destinée au palais de l’Élysée pour Georges Pompidou et son épouse.

Depuis plus de 240 ans, l’histoire de la maison est ponctuée de figures créatrices qui n’ont cessé de faire évoluer son style comme de 1965 à 1985, René Morin et Pierre Sterlé. Le premier rejoint la maison en 1962 et devient le directeur artistique. Mêlant humour et poésie, tout ce qui l’entoure l’inspire : téléphone, châteaux, navires, coiffes militaires britanniques. Ayant un goût prononcé pour le brut, celui qui se considère comme un artisan réalise des pièces d’une rare modernité : avec des blocs de cristal Baccarat, il imagine un Bestiaire fabuleux composé de trente-sept animaux en cristal brut.
En l’honneur de L’Arcade, en 1970, il s’éloigne de la figuration et ose des parures aux volumes XXL ciselés dans l’or jaune texturé appelé "poli arcade" : collier point d’interrogation en forme de liane, boucles d’oreilles ou bouquet floral futuriste. En 1977, il crée Liens d’Or, l’une des premières collections de la maison. Suivra la ligne Pierres d’Or, où les pierres de centre sont remplacées par des cartouches en or 24 carats, inspirés des blasons figurant au fronton des immeubles parisiens. Gemmologue, René Morin, friand d’antiquités, chine à Drouot des pièces qui lui inspirent des objets joailliers, des pendules, jusqu’à des carapaces de tortue qu’il habille d’opales.
Le second, Pierre Sterlé, le rejoint en 1976. Dès 1934, il a créé en son nom des bijoux pour différents joailliers de la place Vendôme, dont Chaumet. Prônant élégance, raffinement et sophistication, son style s’affirme tout au long des années 1940-1950. Tout en légèreté, ses créations captent le mouvement sur le vif avec une maîtrise du travail de l’or. Dans le salon des Diadèmes, la conservatrice s'arrête devant des broches oiseaux qui semblent prendre vie. "Ici, ce qui est sublime, c'est qu'il y a un travail de sculpture : le corps de ces oiseaux est composé dans un cas de labradorite et dans l'autre de lapis-lazuli. Vous avez aussi un travail sublime de métal. Pierre Sterlé le travaille comme des cheveux d'anges ou de la cotte de maille". Considéré comme le "couturier de la haute joaillerie", il explore les thèmes de la faune et de la flore. Il se consacre exclusivement à Chaumet dès le milieu des années 1970. Claire Gannet s'arrête encore devant une bague : "elle est géniale. On est dans les années 70 et on peut choisir selon son humeur du matin la pierre que l'on veut mettre : malachite, cristal de roche, lapis-lazuli ou corail".

J'AI 4 INVITATIONS
Merveilleuse exposition
Liste des inscrits (5/5 reste 0)
Liste d'attente 
Il y a 33 commentaires sur cette sortie.