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Sortie n° 22710741, créée le 04 04 2024
Traquenard de nicholas ray
Sponsor
Organisateur
Date de la sortie
Heure de début
Dimanche 07 Avril 2024

Inscriptions & désinscriptions jusqu'à :
12:15 (H-1)
13:15
Descriptif de la sortie

LE FILM NOIR

CE CINE PREND LES CARTES ILLIMITEES UGC/MK2 ET LE PASS.

PARTY GIRL

(Traquenard) – Nicholas Ray (1958)

L’œuvre de Nicholas Ray offre quelques réussites éblouissantes, dont le charme emporte les réserves que peuvent parfois susciter des conventions trop voyantes ou des facilités de scénario. Moins maîtrisé que le violent Johnny Guitar, moins constamment lyrique que l’envoûtant Wind across the everglades (La Forêt interdite), Party Girl (Traquenard), reste un de ses plus fascinants chef-d’ œuvre, grâce à la présence irradiante de Cyd Charisse, au comble de sa beauté. Celle-ci n’avait guère trouvé, jusqu’à sa rencontre avec Ray, un épanouissement comparable : si l’on excepte de rares moments dans quelques films de Minnelli (BrigadoonThe Band wagon) où elle impose un art magnétique de sensualité et de grâce, elle avait peu échappé à son personnage de danseuse, tour à tour femme fatale ou ingénue un peu sotte (elle réincarnera la première dans Two weeks in another town), Party Girl offre assurément les preuves de ce merveilleux talent : les deux grandes danses du film sont deux moments prodigieux d’érotisme et de beauté : la caméra de Ray trouve une fluidité une couleur fauve ou tendre, qui est un hommage exempt de toute vulgarité à un corps affolant de perfection, dont le mouvement et la précision coupent le souffle ; il y a là quelques instants de beauté confondante… [Louis Audibert – Cinématographe – Le film noir français – N°63]

PARTY GIRL (Nicholas Ray, 1958)

Comme s’il symbolisait à lui seul la Metro, Robert Taylor interprète un avocat marron et infirme. Le sémillant héros de Camille (Le Roman de Marguerite Gautier), l’interprète de Three Comrades (Trois camarades) et de Waterloo Bridge (La Valse dans l’ombre), de Billy the Kid et de Johnny Eager (Johnny, roi des gangsters), de Quo Vadis et d’Ivanhoe est aussi devenu le comédien plus complexe, capable de jouer Devil’s Doorway (La Porte du diable), The Last Hunt (La Dernière Chasse) et Rogue Cap (Sur la trace du crime). Ses rôles sont devenus plus ambigus, Ray découvre un acteur sous-estimé qui est, à quarante-sept ans – le même âge que lui -, un excellent comédien. « Bob Taylor, déclarait Ray, travaillait comme un véritable disciple de la Méthode. Je l’ai emmené chez le plus grand spécialiste des os, au sud de la Californie, et nous avons passé des heures à parler des déboîtements de la hanche et de ce qui peut provoquer une claudication. Ce fut une approche du type de celles de la Méthode. » Le film commence au Golden Rooster avec le défilé des party girls, alors que Tony Martin – le mari de Cyd Charisse – chante off : « Party girl, party girl / Underneath your mascara / Everyone knows you’re hiding a tear of two / Yes, everyone knows the party is over / Everyone knows it’s true / Party girl, party girl. »

PARTY GIRL (Nicholas Ray, 1958)

Vicki Gaye se produit sur la scène du cabaret avec ses camarades danseuses et, le soir, les jeunes femmes arrondissent leurs cachets en se rendant dans des réceptions où se croisent gangsters, politiciens et juges. Tommy Farrell est l’avocat du gang de Rico Angelo, un de ces caïds qui règnent sur le Chicago des années trente. Les auteurs du film semblent d’ailleurs s’être inspirés de la personnalité authentique d’Abner « Longie » Zwillman, un gangster maladivement épris de Jean Harlow, pour composer le caractère de Rico Angelo qui n’hésite pas à ouvrir le feu sur la photo de Jean Harlow, le jour du mariage de celle-ci. Tommy Farrell, de son côté, fait penser à Dixie Davis, l’avocat de Dutch Schultz, un autre gangster, qui était devenu un informateur de la justice et l’époux d’une show-girl. 

Onze ans après They live by night (Les Amants de la nuit), son premier film, un film noirNicholas Ray tourne Party Girl qui sera son dernier film hoIIywoodien, ses œuvres suivantes étant soit des films expatriés, soit des œuvres de recherche pure. Situé à Chicago « au début des années trente », en 1932 exactement, au moment du mariage de Jean Harlow et de Paul Bern (1er juillet 1932), Party Girl est en même temps indissociable de ce qui se passe à Hollywood, notamment à la Metro-Goldwyn-Mayer à la fin des années cinquante. Dore Schary ne dirige plus, depuis plusieurs mois, la production de la firme du lion dont les responsables sont surtout décidés à réduire les dépenses. Party Girl va leur permettre d’utiliser les talents de Cyd Charisse et de Robert Taylor, sous contrat. L’un et l’autre vont tourner avec Party Girl un de leurs derniers films pour la Metro. Robert Taylor appartenait à la firme depuis vingt-quatre ans, Cyd Charisse depuis quatorze ans. La MGM, tout en semblant être en roue libre, réussit encore, tel le phénix, à accumuler les œuvres passionnantes, créant notamment une production de films en couleurs remarquables par les recherches qu’y effectuent metteurs en scène et chefs opérateurs.

PARTY GIRL (Nicholas Ray, 1958)

En 1957, l’année qui précède celle du tournage de Party Girl, Vincente Minnelli a réalisé Designing Woman (La Femme modèle), Albert Lewin The Living Idol, Richard Brooks The Brothers Karamazou (Les Frères Karamazov), Rouben Mamoulian Silk Stockings (La Belle de Moscou) avec Cyd Charisse, et George Cukor Les Girls. En 1958, ce seront Gigi et Some Came Running (Comme un torrent) de Minnelli, et Cat On a Hot Tin Roof (La Chatte sur un toit brûlant) de Richard Brooks, autant de films dans lesquels la couleur joue un véritable rôle dramatique. Arrivant à la MGM, Nicholas Ray y trouve la meilleure équipe technique de l’époque. La qualité et la réussite artistiques du film seront le fruit d’une parfaite osmose entre la personnalité de Ray et l’habileté des hommes de la MGM, du chef opérateur Robert Bronner au chorégraphe Robert Sidney. Le seul problème qu’eut à affronter le film fut la grève des musiciens. 

PARTY GIRL (Nicholas Ray, 1958)

Le rôle de la danseuse n’épuise pas le personnage, que joue Cyd : elle est surtout ce visage d’une femme, déçue par la vie mais suscitant et éprouvant un nouvel amour à force d’ exigence et de dignité ; c’est une thématique chère à Ray que cet effort des individus pour retrouver, au-delà d’une misère ou d’une déchéance présentes, la force d’un retour sur soi ; cette force, ils l’éprouvent en eux comme une nécessité, dans une connaissance mutuelle; car Party Girl est l’histoire d’un amour, de la naissance d’un couple. [Le film noir – Patrick Brion – Editions de la La Martinière (2004)]


Métaphore d’une société toujours actuelle, le monde des gangsters qui sert de cadre à l’histoire demeure somme toute un prétexte, un décor violent où s’enlève progressivement, rêvée comme une fuite salutaire, l’image harmonieuse de deux êtres. La frénésie du Chicago des thirties est évoquée somptueusement par Ray, mais discrètement ou lapidairement, comme en ces quelques plans syncopés, véritable hommage à Hawks (Scarface), lors du déclenchement de la guerre des gangs… Un homme et une femme se rencontrent. L’avocat Farrell méprise la danseuse Vickie, party-girl qui vend son art et son orgueil ; Vickie est déçue par Farrell, qui prostitue son talent à la défense des racketters. Cette rencontre est pourtant celle de deux regards où deux êtres se sondent et vont être amenés à se comprendre et s’estimer, à désirer enfin se sauver l’un et l’autre, par une folle tendresse. [Louis Audibert – Cinématographe – Le film noir français – N°63]

PARTY GIRL (Nicholas Ray, 1958)

Cette image de la passion se traduit par une mise en scène alternant les moments de fièvre et d’intensité retenue. Un exemple suffira, banal à l’extrême : lorsque Farrell recueille Vickie chez lui, où elle s’endort, épuisée, l’avocat ramasse le manteau de la danseuse, tombé à terre, et le dépose délicatement sur son corps ; Ray va jusqu’à décomposer en 8 plans cette simple action, témoignant à la fois d’un jeu de virtualités artistiques très exigeant autant que d’une étonnante sensibilité de regard, comme si la virtuosité technique s’affirmait en même temps qu’elle se soumettait à la fascination de son objet. Tout aussi éblouissant est le traitement de la couleur. Or et pourpre sont utilisés dans des variations infinies ; jaunes soyeux et lumineux, ombres violettes disséminées, répétés comme autant d’évidences picturales d’un bonheur voué â l’éclat et à la menace. Surtout, il y a le rouge, le rouge obsédant comme un amour qui s’élance, malgré tout. Rouge dans la baignoire ensanglantée, rouge presque brun du canapé où s’abandonne Vickie, dans sa magnifique robe rouge sombre ; un amour exalté dans le fracas jaune des cuivres, un amour qui résisterait à l’ hiver et aux hommes, ténu comme les pommes rouges d’un marchand de rues devant la prison, rouge comme une fleur de papier promise au vitriol… [Louis Audibert – Cinématographe – Le film noir français – N°63]


PARTY GIRL (Nicholas Ray, 1958)

Les rapports entre Farrell et Vicky sont soulignés par la tranquille beauté des couleurs. Ce film possède la présence magique des couleurs de la comédie musicale, leur féerie et leur irréalisme. Leur utilisation raffinée range Nicholas Ray (bien qu’il n’ait pas encore réalisé de comédie musicale, malgré son désir avoué) parmi les meilleurs créateurs d’un monde «musical». II a la sensibilité et le mouvement lyrique suffisants pour s’introduire dans le monde de la danse et de son raffinement : parenté, pas si étonnante, avec Vincente Minnelli et son univers. [Nicholas Ray – François Truchaud – Editions Universitaires, Classiques du cinéma (1965)]

PARTY GIRL (Nicholas Ray, 1958)

Tout en reconnaissant qu’il avait vécu à Chicago à cette époque, et que certaines des scènes – notamment la succession de meurtres – lui ont été dictées par ses propres souvenirs, Nicholas Ray n’a jamais voulu faire œuvre de documentariste. Ce qui l’intéresse, c’est – comme dans Johnny Guitar dont Party Girl est en réalité assez proche – décrire la passion de deux êtres confrontés à un cadre violent – du Far West à Chicago il n’y a qu’un pas – tout en jouant au maximum sur la puissance émotive des couleurs. 

PARTY GIRL (Nicholas Ray, 1958)

Vicki et Tommy sont corrompus et se prostituent l’un et l’autre en tentant de se justifier. Vicki évoque le souvenir de ce qui lui est arrivé dans une grange alors qu’elle n’avait que quinze ans. Victime d’un accident alors qu’il était jeune et qu’il se mesurait avec ses camarades en un de ces jeux dangereux auxquels se livraient les héros de Rebel Without a Cause (La Fureur de vivre) – il s’agissait ici de savoir qui sauterait le dernier d’un pont mobile -, déçu par un premier mariage avec une show-girl, Tommy Farrell a trahi ses ambitions pour devenir l’avocat d’un gang. « Je prends soin de vos affaires, dit-il à Rico Angelo, et protège même vos hommes de main, mais je refuse de manger avec vous car vous êtes une ordure. » Tommy n’en est pas plus estimable pour autant, et le fait d’accentuer sa claudication face aux jurés porte la marque de sa propre déchéance, encore plus morale que physique. [Le film noir – Patrick Brion – Editions de la La Martinière (2004)]

PARTY GIRL (Nicholas Ray, 1958)

La plus belle histoire d’amour. Le plus brillant exercice de mise en scène. La somme de tous les thèmes rayens et le dépassement de toutes les contradictions. L’avalanche des superlatifs tient en une énumération de qualités, une collection de moments particuliers, la déclinaison des couleurs et le rappel des mouvements d’appareil pour s’achever sur l’harmonie, sur l’unité. Sans oublier la hauteur morale du propos, de mise chez Ray. Ce qui manque dans ce triomphe, c’est de deviner le pourquoi et le comment du «tout est beau» et de voir que l’unité-harmonie n’est pas le résultat de l’infinie variété du beau mais ses prémisses. 

PARTY GIRL (Nicholas Ray, 1958)

Il faut remonter de quelques années dans l’œuvre de Ray pour trouver l’apparition d’une nouvelle imagination poétique et de ses contraintes. Amère victoire est la fiction du désert, Wind Across the Everglades est la fiction de l’eau corrompue,The Savage Innocents (Les Dents du diable) sera la fiction de la banquise. Party Girl est la fiction de la jungle-ville dont on trouve déjà les traces dans Knock on Any Door (Les Ruelles du malheur) et la première partie de On Dangerous Ground (La Maison dans l’ombre). La matière pense et elle produit des fictions. Cette tétralogie de l’imagination matérielle nous renvoie à Bachelard (déjà rencontré sur les chemins où nous cherchons Nicholas Ray : l’un et l’autre sont dans la voix des origines).

PARTY GIRL (Nicholas Ray, 1958)


Si Party Girl fascine à ce point dans le hors tout de ses beautés rassemblées, c’est que nous sommes de plain-pied dans la réalité d’une expérience onirique. Il y a toute une cinémathèque urbaine et portative, policière et imaginaire, musicale et flexible dans Party Girl, chaque détail de la mise en scène de Ray touche au fond de la fiction et dans ce fond du cinéma. Il y a ce soin extrême dans les décors, leur luxe (nous sommes à la MGM) leur « signification » qui chevauchent la perception onirique de la jungle-ville aussi son mauvais goût (« Expensive, hé ! » disait à tout propos Paul Muni dans ScarfaceParty Girl c’est la macroscopie de ce mauvais goût qu’affichent Rico, Louie Canetto et La Motte). Le chatoiement dramatique des couleurs. Rouge et or, dit l’un ; et vert corrige Ray, la couleur de la corruption.

PARTY GIRL (Nicholas Ray, 1958)

Tommy Farrell, enfant, était tombé dans les engrenages du pont mobile, il en sortira infirme, ce qui le sauve d’être un nouveau Nick Romano mais ne lui permettra pas d’être un autre Morton (Knock on Any Door ). Retapé physiquement et moralement, il faut encore quitter la jungle-ville, continuer à sortir de l’engrenage funeste. Du sous-sol du« Golden Rooster » aux étages élevés du «Club des Citoyens des quartiers sud », c’est notre vieil escalier rayen amplifié aux dimensions des gratte-ciel. Rico passe par la fenêtre. Farrell descend l’escalier. [Nicholas Ray – Pierre Giuliani – Film 17, Edilig]


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