Critique : Promise à un avenir radieux, Jeanne échoue à lancer le projet de sa vie, une technologie conçue pour lutter contre la pollution liée à la prolifération des déchets plastiques en fonds marins. Objet de curiosité, cette innovation est suivie médiatiquement. Pour le meilleur et pour le pire, après être encensée, les quelques tonnes de cette machine-miracle la coulent irrémédiablement vers les fonds marins devant les caméras de la télévision. Le personnage de Blanche Gardin ne veut pas se résigner impuissante à cet échec.
- Copyright Les Films du Worso - O som e a furia
Elle n’hésite pas à plonger pour tenter de sauver sa machine et fait le buzz sur les réseaux sociaux en devenant la risée d’une communauté moqueuse. Pour Jeanne, la consécration attendue n’aura non seulement pas lieu mais, abandonnée par les investisseurs, au bout du rouleau, elle perd sa mère qui se suicide. La psychologie de Jeanne est caractérisée par la cassure, la rupture entre l’avant et l’après. Ainsi, ses camarades d’école l’aimaient. C’est d’ailleurs le souvenir qu’en a gardé Jean incarné par Laurent Laffite, l’un de ses anciens camarades, qui la retrouve par hasard dans l’avion qui les mène à Lisbonne.
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Jeanne se rend au Portugal pour vendre l’appartement dans lequel vivait sa mère jusqu’à son suicide, vente susceptible de lui permettre de reprendre pied financièrement. La touche humoristique de Cécile Devaux doit beaucoup aux séquences dessinées qui représentent les conflits intérieurs du personnage de Jeanne et les injonctions contradictoires entre lesquelles elle hésite. Le scénario, à travers notamment les profils psychologiques des personnages, est bien écrit. Un film tragi-comique qui doit beaucoup à la prestation de Blanche Gardin.