Pour sa 17e édition, JUNE EVENTS se déploie en terres sensibles rassemblant des spectacles qui ne touchent pas seulement au regard, mais élargissent la sphère de la perception à tous nos sens, jusqu’aux vibrations palpables, parfois même aux aires tactiles ou olfactives. Des spectacles attentifs aux contextes de représentation et à la proximité avec les publics pour mieux réinventer l’expérience proposée ; gestes ô combien significatifs de notre époque.
Formes dansées plurielles, décloisonnées, novatrices… Le festival porte comme à son habitude une attention particulière aux spectacles qui en appellent à la vertu incantatoire de la musique live, et particulièrement cette année à la puissance de la voix. Phrasé des corps et danse des mots s’entrelacent, se répondent, démultiplient leurs potentiels respectifs, engendrent des moments proches de la magie, de la transe, insufflent une énergie contagieuse.
Dans un même mouvement de transmission, les artistes nous rappellent les liens entre notre Histoire et nos histoires. Et c’est souvent du prisme de l’intime que jaillit le besoin, profondément humain, de communauté. Il y a bien entendu du jeu dans tout cela entre mémoire individuelle et mémoire collective.
Un jeu au sens ludique comme au sens mécanique dont certain•es artistes ne manquent pas de s’emparer, convoquant même l’histoire de la danse. Face à un monde en crise multiple, une urgence sous-jacente ou émergée, de questionner et de dire, traverse indéniablement la scène contemporaine dont JUNE EVENTS se fait résolument l’écho. Les artistes n’hésitant pas à poser la question de ce que peut ou doit être la création aujourd’hui.
À l’image de cette édition, nous vous souhaitons autant de joie et d’engagement au fil de ces trois semaines aux couleurs contrastées.
Écrite pour 4 musiciennes de cuivres et 5 danseur·euses, THIS IS NOT (an act of love & resistance), en s’attachant à donner une consistance à l’air, l’élément qui nous relie, met à jour une matérialité commune à la musique et au mouvement corporel. Qualité de présence, mais aussi qualité d’absence, énergie et fantasme activent divers imaginaires et imageries autour de l’air, peuplé d’entités singulières tout en formant une communauté, contenant de mémoires, de résonances, de polyrythmies, de trajectoires… Les paysages sonores s’élaborent en live, architecturaux, tandis que l’écriture chorégraphique fait entrer la danse dans un registre spectral, presque fantastique ou futuriste. Les traces imperceptibles que les sons et les mouvements laissent dans l’air deviennent dès lors matière à fictions sensorielles et sensuelles. Première pièce grand format pour cette artiste que l’Atelier de Paris accompagne, et qui vient d’être nommée co-directrice du Centre chorégraphique national de Grenoble.