L’histoire débute en septembre 1894 lorsqu’à l’ambassade d’Allemagne à Paris, une note manuscrite chiffonnée et déchirée est découverte. Ce bordereau qui expose des secrets militaires sur les armements et la composition des troupes françaises a de toute évidence été rédigé par un traitre à la solde de l’Empire germanique. Une enquête est menée en toute hâte auprès des officiers stagiaires et très vite, les soupçons se portent sur le capitaine Alfred Dreyfus. Le lundi 15 octobre 1894, Dreyfus est convoqué au cabinet du chef d’état-major de l’armée pour une inspection de routine. Il s’agissait en fait d’un piège qui ce jour-là se referme sur l’officier.
À partir de cet instant, Alfred Dreyfus va être victime de la pire des injustices le conduisant à la dégradation, à l’enfermement puis à l’exil au bagne de l’Île du Diable tandis qu’il s’évertuait à crier son innocence. Déclaré coupable à l’unanimité lors de son premier procès, l’opinion publique est partagée en deux tendances : les dreyfusards, républicains, socialistes, libertaires… qui défendaient la cause de l’accusé et les antidreyfusards, extrémistes, nationalistes, antisémites qui, à travers des journaux comme La Libre Parole ou La Croix s’obstinaient dans l’accusation.
Le 13 janvier 1898, Émile Zola ayant pris fait et cause pour l’accusé fit paraître dans L’Aurore la fameuse lettre ouverte au Président Félix Faure sous le titre provocateur : « J’accuse ».
Après la révision du procès en août et septembre 1899 qui le jugera à nouveau coupable mais « avec circonstances atténuantes », Dreyfus bénéficiera de la grâce présidentielle.
Le 12 juillet 1906, la Cour de cassation reconnaît l’erreur judiciaire et innocente le capitaine Dreyfus.