Eugenia Maximova
Espace des Femmes - Antoinette Fouque.
Photographie
Dans son exposition « The places you called home », qui réunit les séries « Kitchens stories from the Balkans » et « Of Time and Memories », la photographe explore les espaces de vie intimes, la cuisine en particulier, dans ce qu’ils révèlent de nos réalités socio-politiques et culturelles. Parcourant ses propres souvenirs d’enfance, elle interroge la manière dont le lieu où l’on a grandi a le pouvoir de nous façonner.
Présentation par Eugenia Maximova
(Traduit de l’anglais par Suzanne Côté)
"The Balkan Kitchen"
Les peuples Balkans vivent dans l’ombre d’une longue succession de guerres, de conflits et de tensions ethniques irrésolues. L’énergie qui aurait dû servir à construire le futur n’a servi qu’à entretenir ces tensions et le résultat en est un présent appauvri. Les jeunes familles doivent payer des loyers exorbitants ou vivre serrées comme des sardines chez leurs parents. Et la plupart des appartements sont désespérément laids, des blocs de bétons en décrépitude, héritage de l’ère communiste.
Le terme « Balkan », qu’il serve à décrire une culture ou une zone géographique, possède une forte connotation de ruralité, doublée d’une résonance avec l’Orient. Peu importe le contexte dans lequel le mot est utilisé, il est teinté de connotations socio-culturelles et porte le sens de la division et de la discorde.
Lorsque j’ai voulu raconter une histoire à propos des Balkans, c’est la nourriture qui m’est venue à l’esprit, en cela qu’elle est la seule chose qui dans toute la région rassemble les gens. Après cinq siècles d’occupation ottomane, nous avons tous continué à manger les plats qu’ils nous ont apportés.
Réfléchissant à cet héritage culinaire partagé, j’ai voulu savoir ce qui se passait dans les cuisines des Balkans aujourd’hui.
La cuisine est une pièce multifonctionnelle, un espace qui reflète l’identité et la perception de soi. Elle incarne l’âme de la maison balkanique et reflète la société dans son ensemble. Les habitants des Balkans préfèreraient dépenser le peu d’argent qu’ils ont dans un café plutôt que dans la décoration de leur intérieur. L’aspect fonctionnel, le style sans fioritures qui en résulte, rend tangible la perte d’identité dans cette région, héritage d’un demi-millénaire sous le joug ottoman et d’un demi-siècle derrière le Rideau de fer.
Mes photographies des cuisines des Balkans reflètent la réalité des Balkans aujourd’hui telle que je l’ai vue.

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