Avec Lucien, on parle souvent de « figuration désincarnée », à la fois pour décrire cette sensation étrange, mais aussi pour qualifier sa peinture, et celle d’un nombre non négligeable d’artistes de notre génération, ayant grandi dans les années 1990, c’est-à-dire le moment charnière qui a vu le virtuel et internet, en tout cas le www, nous tomber dessus franchement. Les artistes de la figuration désincarnée ont toutes et tous la particularité de représenter la virtualité en recourant à la peinture : les volumes en polygones, les couleurs criardes, du magenta au vert Atari, les ciels crépusculaires de Doom sans intempéries, les regards sans vie des avatars, leurs mouvements un peu incohérents... Une peinture qui propose, en fait, de réincarner cette figuration sans vie, de donner de l’être à l’iconographie de la virtualité, à y mettre la matière et la physicalité qui y manque. L’intérêt de ces peintres réside dans le fait qu’elles et ils offrent une alternative assez féconde à la figuration sociale un peu niaise de notre temps et la peinture abstraite post-digitale assez froide qui nous a envahis depuis peu. La peinture incarne, elle vit, du moins quand elle est bien faite, ça fait des siècles qu’on nous le rabâche et qu’on l’éprouve. En fait, elle procède à l’inverse du virtuel : plane, immobile, mais saturée d’être et de matière.
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