TAKASHI MURAKAMI

Depuis des années, les expositions consacrées à Takashi Murakami ressemblent à des réunions de famille ou à de nouveaux épisodes d’une série télévisée au long cours. Du moins, elles partagent avec eux certaines qualités, notamment une galerie de personnages familiers et attachants qui réapparaissent sous des formes différentes, selon le contexte et le médium (sculpture, peinture ou vidéo). Fleurs souriantes, personnage à deux oreilles à l’air malicieux, champignons aux dizaines d’yeux, les mascottes (souvent très populaires) inventées par l’artiste japonais au cours des trois dernières décennies s’éveillent à chaque nouvelle occasion, dévoilant dans des espaces et des présentations différents de nouvelles facettes de son imaginaire foisonnant. Cet imaginaire est comme un jardin extraordinaire où, comme dans une dimension parallèle, tous ces êtres cohabitent et laissent libre cours à leurs émotions. Si certains semblent semer le trouble, emportés par la colère ou la folie inoffensive, la plupart expriment une joie contagieuse dans un esprit insouciant, sans doute à l’origine du puissant attrait que suscite l’œuvre de Murakami.