Martine Syms
Composé de reproductions d’éléments de son atelier à Los Angeles – de la façade de l’immeuble à son bureau –, ce lieu hybride crée un pont entre les sphères du public et du privé, du visible et de l’inaccessible, de l’intime et du collectif, en racontant une certaine histoire de notre culture et des lieux qui la font. L’artiste présente une expérience kaléidoscopique où des questions existentielles s’incarnent dans les œuvres, puis sont transformées en éditions disponibles à la vente. Dans l’atelier de l’artiste métamorphosé en espace commercial, lui-même devenu un plateau de tournage, le public fait l’expérience d'un projet intéressé par le « théâtre du quotidien », les rôles que nous y jouons et les mécanismes qui les contrôlent.
L’exposition Total s’intéresse ainsi à la généralisation de la surveillance et à la capture permanente d’images de nous-mêmes comme des dynamiques puissantes de la construction des identités. Et si nous étions tous·tes les acteur·ices d’un film en perpétuelle production ? Et si la « réalité » était en grande partie écrite par l’image ?
Entre références intimes, archives historiques, représentations culturelles de la noirceur (blackness), histoire féministe et invocations de la spiritualité, Total est un espace qui résiste à une trop grande lisibilité. Méditation sur la consommation en tant que performance, mais aussi sur la performance de la consommation, l’exposition propose de considérer les choses que nous désirons comme des extensions de nous-mêmes et de notre culture, en même temps qu’elle interroge les origines de nos désirs.
Mohamad Abdouni
Au fil des années, il a tissé un réseau de relations avec des figures dépositaires de mémoires marginales et cachées, ainsi qu’avec leurs archives photographiques. Il comble ensuite les vides et les silences de ces témoignages avec des fictions qu’il déploie notamment grâce à l’IA et les nouvelles technologies.
Pour son exposition personnelle à Lafayette Anticipations, l’artiste libanais poursuit cette recherche et adopte cette fois une démarche introspective pour plonger dans sa propre histoire.
Avec Soft Skills, il propose “un retour au pays natal”, la région de Bekaa au Liban, et s’attarde sur son enfance et son adolescence, période lors de laquelle il s’est vu imposer une masculinité étroite et limitante. Adulte, il incarne désormais une identité que l’enfant qu’il était peinait à entrevoir, et jette un regard mêlé de nostalgie bienheureuse et de gravité teintée d’humour sur son passé. Il s’attarde sur les figures, les archives et les bibelots familiaux et se remémore les personnages mythiques ou monstrueux qui peuplent toujours son imaginaire.
L’artiste réexamine ses désirs de garçon queer, l’impossible incarnation d’une masculinité hétérosexuelle ou l’homo-érotisme de la camaraderie. Cette (re)lecture queer, « soft skills », présente une réinvention jubilatoire d’autres manières de se comporter et de s’affirmer.
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