Stefan Strumbel (né en 1979 à Offenburg, en Allemagne) présente sa cinquième exposition personnelle, « Là où la forêt se souvient », à la galerie Ruttkowski;68 à Paris.

« Là où la forêt se souvient ». Un lieu où la forêt elle-même devient un site de mémoire. Un espace de réflexion sur le temps, la fugacité et la responsabilité. Dans sa nouvelle série d'œuvres, Stefan Strumbel utilise la peinture et la sculpture pour explorer la manière dont les paysages absorbent la présence, et comment les histoires personnelles et collectives s'entremêlent dans la matière, le geste et la forme.

Ses peintures puisent dans le vocabulaire visuel et émotionnel de sa terre natale. Vieilles cartes postales, fragments d'archives et une couche de papier bulle (« lupo ») font office de seconde peau protectrice et perméable. Les œuvres portent en elles la mémoire de lieux, de personnes et d'histoires du passé. Leurs surfaces sont délicates, presque vivantes – un entrelacs de souvenirs, de perte et de persistance silencieuse. Ses sculptures donnent corps à ces échos. Coulées en bronze, les figures portent la gravité de la permanence, tout en conservant les traces de la vulnérabilité.

Une femme âgée croise le regard d'un renard ; Un homme, hache à la main, interrompt son geste tandis que des écureuils grimpent sur son corps. Les figures de deux travailleurs migrants symbolisent le poids des histoires partagées, où travail, migration et sentiment d'appartenance sont inextricablement liés. Les animaux, disposés sur une étagère industrielle, apparaissent comme des reliques venues d'un passé lointain. Leur présence silencieuse, comme un acte de mémoire, interroge : que reste-t-il quand tout disparaît ? Que préservons-nous, et que perdons-nous dans le progrès ?

Entre la Forêt-Noire et les Vosges, entre passé et futur, là où la forêt se souvient, s'ouvre un espace de calme et de contemplation, invitant à repenser les notions de foyer, d'empathie et d'humanité partagée – une réponse artistique à une époque où le sens du lien humain doit être redéfini.