lundi 19 juillet 2021, 19h00
Salle Henri Langlois
Ouverture des ventes de la masterclass mercredi 16 juin à 11h.
Avec Casper Van Dien, Dina Meyer, Denise Richards.
Dans un futur lointain, aux confins d'une galaxie inconnue, une armée d'arachnides géants menace l'humanité. Cinq jeunes soldats s'engagent dans l'armée pour combattre ces nouveaux envahisseurs.
À la suite de la projection de Starship Troopers de Paul Verhoeven, discussion avec le public.
« Sur Starship Troopers, Total Recall, Basic Instinct ou RoboCop, j'avais le contrôle total. De 1985 à 1997, mon aventure hollywoodienne n'a été que l'extension de ma carrière hollandaise. Sur une plus grande échelle, avec plus d'argent, mais avec le même état d'esprit. »
« Starship Troopers est un film vicieux, construit et pensé d'une façon qui convient mal au cinéma commercial. »
« Ma force ne consiste pas dans l'invention des mots mais dans leur transformation en images. »
Citations extraites de Paul Verhoeven, À l'œil nu (Entretien avec Emmanuel Burdeau, Capricci, 2017)
Ouverture des ventes de la masterclass mercredi 16 juin à 11h.
Tarif : 13€, payant pour les Libre Pass
Paul Verhoeven est cinéaste.
Jean-François Rauger est directeur de la programmation de la Cinémathèque française.
« Bien sûr que mon film est subversif : Starship Troopers vous aguiche, avant de vous présenter la facture. » (Paul Verhoeven).
1997. Lessivé par la mésaventure Showgirls, Verhoeven reforme, avec son scénariste Edward Neumeier, le ticket gagnant de Robocop, et signe Starship Troopers, science-fiction impétueuse nourrie de cette ironie cinglante qui leur avait souri dix ans plus tôt. À même équipe, même griffe : derrière ses faux airs de blockbuster belliciste, le film, d'une efficacité redoutable mais passé à la soude caustique, est une charge au canon contre les « faucons », alors en vogue à Washington : « Bien que le film soit sorti sous l'ère Clinton, les nouveaux conservateurs avaient le vent en poupe. Cela nous ennuyait, Neumeier et moi, alors nous en avons remis une couche dans le script, en jouant avec l'imagerie fasciste pour pointer certains travers de la société américaine. » L'alliage pop de violence cartoonesque et d'emprunts à Leni Riefenstahl déstabilise la presse outre-Atlantique, qui reproche au film son ambigüité et ses audacieux parallèles entre impérialisme américain et national- socialisme. La critique américaine aurait pourtant pu saisir, à force, que le cinéaste néerlandais n'aime rien tant que les bonbons au poivre, la satire emballée dans un beau papier cadeau à cent millions de dollars.
Malgré des résultats convaincants au box-office (le film connaîtra même deux suites, très fades en regard de l'original), le fossé se creuse un peu plus entre le cinéaste hollandais et son pays d'adoption. Starship Troopers marque la fin de l'idylle hollywoodienne de Paul Verhoeven, qui signera trois ans plus tard un dernier film de studio (Hollow Man) avant de retourner aux Pays-Bas se confronter, sans filtres ni allégories cette fois, à l'Histoire et au nazisme (Black Book).
Xavier Jamet