72ème soirée d’échanges cliniques, Les processus créatifs à l’oeuvre
et leurs traces dans un parcours thérapeutique
Les rencontres médiatisées par l’art offrent un vaste chantier d’exploration
pour des professionnels impliqués dans le soin, l’enseignement, l’activité
culturelle, l’expérience artistique ; à travers cette diversité, la clinique trouve
un espace idéal, parce que les processus mobilisés autour de la « création d’un
objet » convoquent autrement la singularité du sujet. Ici l’effort ne porte pas
sur sa psychopathologie mais sur la mise en œuvre du processus créatif à l’écart
du sens strict de la talking cure. La rencontre fait appel à des supports non
verbaux et leur puissance créatrice. Si l’on s’intéresse à la dimension
thérapeutique, quels effets ont-ils ces médiums sur la subjectivation, alors
même qu’elle bute sur cet impossible que l’on appelle le trauma ou le réel ?
La création s’organise à partir de celui qui écrit, dessine, malaxe ; le sujet se fait
tableau, texte, céramique. Cela implique que l’auteur – observateur est déjà
lui-même dans ce qu’il produit.Il est à la fois regard et objet regard.
Cet acte produit des effets pacifiants : la production invite l’Autre a y déposer
son regard. Cette opération de dompte-regard, soutenu par la création, stabilise
l’univers subjectif, elle pacifie le regard parfois massif, intrusif.
Au fond, les ateliers sont des scènes de production qui prennent appui sur les
expériences de satisfaction ou de souffrance ; le pari consiste à les situer, au-delà
de l’objet crée lui-même, à l’intérieur d’une structure signifiante qui représente
le sujet dans sa singularité. Dans des situations cliniques, la psychose par exemple,
où la difficulté à symboliser et à fixer un lieu pour l’Autre forment une partie du
tableau clinique, la « production de l’objet », – dont la matérialité est constituée
d’un alliage des traits physiques et des traces psychiques qui se mettent à jour dans
la séance de l’atelier, – peut constituer une ressource thérapeutique importante,
exprimant, la singularité du symptôme, du manque, de la jouissance, du hors-sens, etc,
alors même que ces pathologies se caractérisent par la sur-dimension parfois
interprétative du lien social et du réel.
Présentation : Dario MORALES, Psychologue clinicien GHU (75),
psychanalyste membre ECF (78)
Invités : Equipe de l’ATPM : Art thérapie et Psychothérapie à Médiations
artistiques et créatives, Unité de soin du GHU Paris : Erica FRANCESE,
psychologue clinicienne psychanalyste ; Katharina HAUSAMMANN
psychologue clinicienne ; Marie-Christine MARKOVIC, psychanalyste,
thérapeute ; (Enseignantes à l’Université Paris Cité, Masters Création
artistique – Art – Thérapies) ; Gersende PRADELS, art-thérapeute, infirmière ;
Michaël SARAH, infirmier
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