L’artiste new-yorkais a été emporté par la maladie en 1995, à 32ans. Pour la première fois, ses toiles, intimes et traversées par la mort, sont montrées en France, à la Galerie David Zwirner (Paris).
Hugh Steers aimait peindre les chats, les chaussures à talons et les baignoires. Ces dernières éclairent, par leur blancheur, nombre de ses toiles, pour la première fois montrées en France, dans le cadre d’une exposition qui porte le titre de l’une d’elles : Blue Towel, Red Tank (Serviette bleue, débardeur rouge), scène montrant un homme en maillot de corps écarlate embrassant son compagnon évanoui sur le carrelage.
«Dans les salles de bains, culture et instinct entrent en collision, déclarait Hugh Steers au magazine Art in America. C’est lié à la maladie.»
En 1987, à peine diplômé d’art de l’université de Yale, ce rejeton d’une grande famille américaine apparentée aux Kennedy apprend qu’il est séropositif. Il a 25 ans, et les médecins détectent dans son sang un faible taux de lymphocytes T4/mm3 : l’équivalent d’une condamnation à mort. Bosseur, déterminé à réussir par son seul talent dans le milieu de l’art, le jeune peintre n’aura qu’une décennie pour s’imposer, avant d’être emporté par la maladie, en 1995.