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Mannequin au début des années soixante, Sarah Moon a l’habitude d’être sous l’objectif des photographes. Dans le prolongement de sa carrière de top-model, elle commence à utiliser, en autodidacte, cet appareil intriguant qui a le pouvoir d’immortaliser les personnes et les choses. Elle se prend au jeu, révèle un talent certain et reçoit rapidement ses premières commandes.
Sa collaboration avec Corinne Sarrut en 1968 pour la marque Cacharel, qui bénéficie d’un écho international dans la photographie de mode, alors dominée par les hommes, lance définitivement sa carrière de photographe. Au fil de ses campagnes, affiches et magazines, Sarah Moon façonne un imaginaire immédiatement reconnaissable, teinté d’onirisme lugubre.
Le Musée d’Art Moderne de Paris nous présente le travail de cette grande photographe de mode à travers l’exposition PasséPrésent, dont le titre résume parfaitement l’esthétique ambiguë de l’artiste, à la fois rétro et moderne. « C’est à la fois pour m’approcher et m’échapper de la réalité qu’instinctivement j’ai regardé à travers l’objectif d’un appareil photographique », explique Sarah Moon, qui développa dans les années 1980 une pratique photographie très personnelle en quête perpétuelle de l’imprévisible et de l’instant suspendu.
Son esthétique du flou, assez similaire à celle du peintre allemand Gerhard Richter dans ses portraits hyperréalistes, efface légèrement les contours des formes, plongeant les modèles photographiés dans le brouillard mélancolique de l’anonymat. Tantôt éthérés avec des tons froids, tantôt feutrés avec des couleurs éclatantes, ses clichés empruntent autant à l’élégance des photos de mode des années 1950 qu’à l’onirisme inquiétant des films expressionnistes allemands des années 1930.
Sous son objectif, une mouette peut se transformer en oiseau de mauvais augure apportant un présage malheureux, ou un corps de femme corseté en mannequin rétro trouvé dans une échoppe de la fin du XIXe siècle.
Le saviez-vous ?
La marque américaine Polaroid, spécialisée dans la fabrication de lunettes de soleil à verres polarisants, fut la première à commercialiser dans les années 1950 des appareils photographiques instantanés permettant d’obtenir des photographies argentiques sans avoir besoin de les faire développer et de les tirer sur du papier.
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