Dans une ambiance solennelle – qui n'est pas sans rappeler celle d'un lieu de culte ! –, plus d'une centaine d'oeuvres et de documents d'archives inédits illustrent l'histoire du sacrilège. De Socrate (399 av. J.-C.) au chevalier de La Barre (1766), de l'attentat de Damiens contre Louis XV (1757) à l'affaire du Casse-toi, pov' con !, les commissaires de l'exposition ont eu à cœur de rendre au sacrilège et au blasphème leur dimension politique.
Pédagogique, l'exposition raconte ainsi l'histoire des rapports que le pouvoir entretient – non sans ambiguïté - avec les religions. Les visiteurs pourront ainsi se plonger dans la lente montée en puissance (à partir du XIIe siècle) et le déclin d'une « religion royale », ébranlée par la Réforme protestante et les guerres de Religion (1562-1598), éradiquée par la Révolution, mais à laquelle la République a longtemps cherché un substitut. République elle même mise sous pression par le récent retour en force du fait religieux.
Par un subtil jeu de miroirs, l'exposition bouscule les frontières entre le spirituel et le temporel, le religieux et le laïc, le sacré et le profane.