Comment une artiste aussi adulée de son vivant a-t-elle pu tomber dans l’oubli si peu de temps après sa mort... avant de renaître de ses cendres à l’aube du second millénaire ? Si Rosa Bonheur fut saluée au cours de sa brillante carrière pour son immense talent, comptant alors parmi ses admirateurs des figures aussi variées que la reine Victoria, le poète Victor Hugo ou le chasseur de bisons Buffalo Bill, force est de constater que l’artiste s’est davantage aujourd’hui fait un nom dans la culture queer et féministe, passant dans l’inconscient collectif de peintre animalière à ambassadrice involontaire de la communauté gay. Un destin hors du commun qui méritait bien qu’on s’y attarde plus sérieusement.
À l’occasion du bicentenaire de sa naissance, le musée d’Orsay orchestre une rétrospective événement, croisant l’évolution de sa peinture avec le contexte historique et les problématiques spécifiques liées à chaque période de sa vie. Il faut dire que l’héritage culturel et artistique de Rosa Bonheur est une énigme à lui tout seul. Située à contre-courant de ses contemporains, cette lectrice de Walter Scott déjoua tout au long de sa vie les stéréotypes féminins auxquels elle était confrontée, transgressant les règles à une époque pourtant très soucieuse des conventions. Sans que son nom soit associé au scandale, l’artiste est parvenue à renverser les codes liés aux traditions dans l’Histoire de l’art en plaçant le monde animal au cœur de son art. En présentant ses plus grands travaux, mais aussi des œuvres méconnues à l’image de ses peintures sur galets ou ses sculptures de marrons, le musée brosse le portrait d’une âme militante, acclamée pour son travail au point d’en faire la première femme à avoir obtenu le rang d’Officier de la Légion d’Honneur des mains de l’impératrice Eugénie, et qui prouva surtout au monde entier que « le génie n’a pas de sexe ».
Le saviez-vous ?
Adolescente, Rosa Bonheur se fait la promesse de ne jamais se marier afin de rester coûte que coûte indépendante. Émancipée, l’artiste peintre cultive dès lors une certaine image, osant couper ses cheveux courts, fumer en privé cigarettes et havanes, et porter le pantalon pour courir les abattoirs. Une violation des bonnes mœurs pour laquelle Rosa devra, toute sa vie durant, demander un « permis de travestissement », renouvelable tous les six mois auprès de la préfecture de Paris.
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https://billetterie.musee-orsay.fr/fr-FR/produits?famille=1933737738230400130
Réserver le créneau de 14h30
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