Guillaume Linard Osorio
ROMO
Guillaume Linard Osorio – Lorsque l’on s’est vus la dernière fois nous avons parlé de voyages en train, de rupture amoureuse et aussi de la disparition des abeilles. J’évoquais le développement d’insectes-robots pollinisateurs actuellement à l’étude en Chine et aux États-Unis. Tu m’as répondu qu’en Chine des hommes faisaient déjà le travail des abeilles, à la main, que c’était moins cher. Je suis tombé sur une vidéo YouTube, on les voit perchés en haut des arbres et agiter des plumeaux pour baiser les fleurs. J’ai eu envie de rire, c’était doux et violent à la fois.
Charles Robinson – Quelle serait la douceur dans tes tableaux ? Et où va se nicher la violence ?
Linard Osorio – La violence n’apparaît pas à première vue dans mon travail, même si paradoxa- lement je ne fais qu’orchestrer des accidents. Au départ il y a la trame industrielle, le rythme des alvéoles du polycarbonate, la transparence, les reflets... c’est un matériau flatteur qui attire le re- gard. Je pense que ce ne sont pas mes images qui séduisent en premier lieu, mais le matériau. S’il y a de la douceur, c’est d’abord là.