Aperçu
Robert Mapplethorpe voulait bouleverser l'idée de ce qu'est un portrait. Et j’ai toujours voulu bouleverser l’idée de ce qu’est la mode – ce que les gens considèrent comme beau ou pas a toujours été fascinant pour moi.
-Edward Enninful
Pour cette exposition des œuvres de l’artiste américain Robert Mapplethorpe (1946-1989) chez Thaddaeus Ropac Paris Marais, la galerie invite l’éditeur britannique d’origine ghanéenne Edward Enninful OBE à collaborer avec la Fondation Robert Mapplethorpe pour présenter sa vision singulière du travail du photographe. Enninful, conseiller créatif et culturel mondial de Vogue, a eu carte blanche pour explorer l'intégralité des archives de la Fondation Robert Mapplethorpe. Dans l’exposition, il présente sa sélection de 46 tirages par paires, forgeant de nouveaux dialogues entre eux et invitant les visiteurs à revoir certaines des photographies les plus connues de Mapplethorpe. Avec cette approche curatoriale sans précédent du travail du photographe, comme le dit Michael Ward Stout, président de la Fondation Robert Mapplethorpe : « Edward a apporté une contribution unique à l’héritage de Mapplethorpe ».
En tant qu'éditeur, Enninful a l'habitude de voir des doubles pages. Il explique : « Je suis habitué aux images de combat ou de collaboration, de tension et d’opposés, ou d’harmonie. Des choses auxquelles les gens ne s’attendent pas ensemble, trouvant un sentiment de sérénité dans le chaos. » Si les paires d’œuvres se confrontent souvent, beaucoup sont marquées par un sentiment de jeu formel associatif. Les formes et les silhouettes explorées dans une photographie apparaissent de manière inattendue dans l'œuvre qui l'accompagne. La forme musclée d’Arnold Schwarzenegger – presque semblable à celle d’une armure – se retrouve dans les manches bouffantes exagérées d’une tenue de haute couture, qui incarne un autre type d’armure. Dans une autre paire, des doigts écartés très définis sur un fond sombre émergent tandis que des côtes ressortent grâce à un éclairage soigné sur un torse nu.