La Galerie Max Hetzler est heureuse d’annoncer la première exposition personnelle de Rinus Van de Velde en France. L’artiste dévoile, à travers une série de nouvelles huiles sur papier et de fusains sur toile, d’une vidéo et d’une sculpture monumentale, un autre volet de son autobiographie fictive.
Le style narratif de Rinus Van de Velde couvre divers médias allant du dessin à l'installation en passant par la vidéo et la sculpture. Depuis la fin des années 2010, l’artiste complète sa palette emblématique, au fusain monochrome, technique privilégiée pour documenter sa vie imaginaire, par des œuvres colorées ayant évolué vers des compositions de taille plus importantes au fil du temps. L’artiste ceint ses dessins de textes manuscrits chargeant l’image de sens.
À travers des autoportraits monochromes, Van de Velde met en scène un monde d’illusions témoins d’une vie qu’il aurait pu vivre mais qu’il n’a pas vécue. Ses multiples alter egos s’ouvrent à des possibles infinis et refusent les contingences limitatives de la réalité et de son empirisme, par définition liberticide.
Dégagé du fardeau de la vérité, Van de Velde cherche à remettre en question la notion même de réalité. Qu’est-ce que la réalité ? Les ombres que l’on perçoit sur les parois des cavernes, comme dans le mythe de Platon ? Peut-être. Après tout, « les premières productions picturales de l'humanité furent des ombres pariétales » précise-t-il. Celles de Van de Velde déroulent le fil d’un voyage mental, celui de l’artiste, qui ne s’aventure pas dans un Grand Tour en Italie comme les peintres du XVIIIè siècle, mais s’engage dans un dialogue avec David Hockney, Claude Monet, Liu Xiaodong, Peter Doig...Ainsi, une piscine ensoleillée, un bord de mer animé, un refuge dans les montagnes enneigées, une villa dans un bois ombragé… Ces scènes se rapportent toutes aux artistes ayant marqué l’Histoire de l’art.
Peignant leurs paysages tels qu’il les imagine, Van de Velde se rêve ici en pleinairiste, qualité qu’il se refuse puisqu’il déploie tout son univers pictural au sein de son atelier, à la manière d’un ermite solitaire, étirant les pérégrinations aventureuses de son esprit dans le confort d'un intérieur sûr et préservé.
Alors que dans ses compositions au fusain, Van de Velde se représente lui-même, la majorité de ses œuvres colorées au pastel à l'huile ne font qu'insinuer une présence humaine. Avec cette absence physique, Van de Velde s’appuie plutôt sur un éventail de styles tirés des grands de l’Histoire de l’art, invoquant un espace dans lequel l’irréel peut s’épanouir – tant pour l’artiste que pour le visiteur. Imaginer une conversation intime avec ces peintres devient plus puissant qu’un véritable échange. Libérées des contraintes de temps, de disponibilité ou de topographie, ces rencontres parallèles vont plus loin qu’aucune réalité ne le permettrait.