conference de Adrien Viel, Cinéaste anthropologue, à la maison de l’Asie,
À travers les entretiens menés sur le terrain, cette intervention s’attachera à démêler un ensemble d’éléments afin de comprendre comment les mythologies – et notamment l’union rituelle (biē N) entre un jeune chamane et les esprits de l’arbre-tambour – trouvent une résonance dans la société des vivants. Enfin, nous présenterons le point de vue d’une chamanesse, figure émergeante chepang, qui se pose en porte-parole de sa communauté.
S’appuyant sur des observations filmées et photographiques, cette intervention prend la fabrication du tambour chepang comme point d’ancrage. Objet central des cérémonies de soins nocturnes et des festivités saisonnières, ce tambour constitue un artefact magique : il sert autant à repousser les démons qu’à atteindre les profondeurs des mondes souterrains, là où résident les ancêtres des Chepang. Principalement utilisé par les chamanes, il peut toutefois, dans certaines régions, être manié par des officiants liés à la maison, sans pour autant que ceux-ci ne se revendiquent chamanes.
Aujourd’hui, les Chepang ont acquis des compétences agricoles, ce qui leur permet de dépendre de leurs propres récoltes. Avec leur sédentarisation, leur rituel de chasse a cédé la place à des pratiques chamaniques liées à l’agriculture et aux saisons.