La Galerie Karsten Greve a le plaisir de présenter « Intrusion », la nouvelle exposition personnelle de l’artiste vénézuélien Raúl Illarramendi, sa quatrième dans notre espace parisien. L’artiste y dévoile un ensemble inédit des œuvres photographiques à l’origine de son travail, aux côtés des nouveaux tableaux de la série « Evidence of Absence » (EA). L’exposition « Intrusion » montre une nouvelle étape dans son travail, une évolution dans la matérialité : depuis le premier confinement au printemps 2020, l’artiste s’est confronté à d’autres matériaux explorant les potentiels de superpositions. Vécue intensément, la nouveauté apparait d’abord comme intrusive, avant de se laisser apprivoiser progressivement.
« L’autrefois rencontre le maintenant dans un éclair. En effet, l’empreinte est-elle perte de l’origine ou contact de l’origine ? ». L’historien de l’art et théoricien Walter Benjamin nous interroge sur le rapport-même à la notion d’origine. L’empreinte – ou bien dans le cas des œuvres de Raúl Illarramendi la reproduction des empreintes – produit une forme et une contre-forme, deux opposés unis par un contact direct physique à un moment donné. La caractéristique physique, celle de la forme initiale, en fait une source infinie de paradoxes et spéculations. « L’empreinte est l’image dialectique », écrit le philosophe Georges Didi-Huberman. Convaincante, elle n’est pourtant pas un sujet fantôme, abordant autant la présence que l’absence du référent et interrogeant le contact ou la perte du contact.