Réminiscences

Chez l’Allemande Lena Keller et la Française Magali Cazo, le paysage est le sujet central mais il n’est pas considéré comme un simple motif à reproduire, si beau soit-il. Point de mimesis, point de réalisme. Il serait plutôt envisagé dans une dimension de perception émotionnelle induisant l’observation accrue de ses changements physiques, phénoménologiques. Ainsi, on pourrait parler de « paysages mutants » ou « d’images mutantes ». Comme si les états d’âme de la nature avaient la capacité, devant nous, d’en modifier les couleurs, la lumière et les contours.
Il est ici question de chercher à représenter quels motifs sont générés par l’expérience visuelle d’un environnement. Tout part donc de notre ressenti physique, voire sensuel, vis-à-vis des paysages que nous traversons aujourd’hui et qui sont, pour certains, des mirages de désespoir abîmés par la crise écologique. A tel point qu’on ne sait plus si le paysage n’est pas devenu une créature fantastique, presqu’inconnue, qui nous observe.