Le Musée Guimet à Paris compte nous transporter au Pays du Soleil Levant pour sa nouvelle exposition. Intitulée «Portrait éphémère du Japon, photographies de Pierre-Élie de Pibrac», cette installation présente le projet photographique "Hakanai Sonzai" («Je me sens moi-même une créature éphémère» en japonais) du photographe français Pierre-Elie de Pibrac, né en 1983.
Nommé Emerging European Talent par le Fotomuseum Winterhur en 2019 et ayant été lauréat en 2021 du Taylor Wessing Prize de la National Portrait Galllery, Pierre-Elie de Pibrac a une approche singulière de la photo, à mi-chemin entre la tradition du reportage humaniste et la photographie plasticienne.
Prolongeant un travail photographique anthropologique et social initié en 2016 à Cuba et qu’il poursuivra en 2024 en Israël, Pierre-Elie de Pibrac (né en 1983) a sillonné le Japon entre décembre 2019 et août 2020 pour réaliser la série Hakanai Sonzai («je me sens moi-même une créature éphémère»).
Au cours de cette enquête immersive, l’artiste est allé à la rencontre d’individualités cherchant à exprimer la singularité d’une histoire personnelle par le biais de leur participation au projet du photographe : yakuzas, rescapés de Fukushima, hikikomori (personnes vivant coupées du monde et des autres, cloîtrées le plus souvent dans leur chambre) ou «évaporés» ayant opté pour une disparition volontaire…
Pierre-Elie Pibrac engage ces échanges intimes par l’envoi de carnets de notes vierges et d’appareils photos jetables, entretenant une correspondance assidue avec ses modèles avant de travailler avec eux en décors et lumières naturels.
En contrepoint à ces tableaux photographiques de grand format un ensemble de photographies noir et blanc propose de somptueux détails du Japon éternel : chutes d’eau, étangs aux profondeurs insondables, canopées à la densité oppressante, architectures abandonnées…
Inspirées de le la tradition japonaise de l’Ukiyo-e, art subtil de l’encre et des gravures sur bois, ces photographies noir et blanc renvoient à la conscience aigüe d’une précarité de l’existence, présente dans la notion de Mono No Aware, sensibilité pour l’éphémère omniprésente au Japon, où les forces aléatoires d’une nature capricieuse et mystique, avec ses séismes terrestres et marins récurrents, pèsent sur la vie des habitants.
Avant ou pendant votre visite en suivant les codes QR, découvrez les origines de l’exposition en écoutant cet entretien avec Pierre-Elie de Pibrac.
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Carte blanche
Manish Pushkale
Vend 18 oct 2023 - 4 mars 2024 10h - 18h sf Mardi
À la cour du Prince Genji,
mille ans d’imaginaire japonais
22 novembre 2023 - 25 mars 2024 - 10h 18h