Barbe-Bleue
Une quête d’amour et de pouvoir, où se confondent tendresse et violence : l’art de Pina Bausch à l’état pur.
En écoutant un enregistrement sur bande magnétique de l’opéra de Béla Bartók « Le Château de Barbe-Bleue ».
En conflit avec l’orchestre de Wuppertal, Pina Bausch décide au milieu des années 1970 d’utiliser des enregistrements comme bande son pour ses spectacles. Pour Barbe-Bleue, la musique est un élément scénique, manipulée par les danseurs : le magnétophone qui diffuse l’opéra de Bartók est sans cesse arrêté, rembobiné, rejoué. La répétition devient un procédé structurel de son langage chorégraphique. Dans un décor de Rolf Borzik, une grande pièce du château au sol recouvert de feuilles mortes qui crissent sous les pas des danseurs, Barbe-Bleue et sa nouvelle femme Judith s’aiment et s’affrontent dans la violence et les cris. Cette lecture du conte de Perrault montre un Barbe-Bleue monstrueux et agressif, enfermé dans son désespoir. Pina Bausch le chorégraphie en tyran et en homme qui souffre du contrôle qu’il exerce sur les autres et lui-même.
« “Barbe-Bleue” est un rituel terrible, un rituel d’amour et de mort, implacablement réglé […] une œuvre essentielle que l’on ne peut refuser. » Le Monde (1979).
Durée : 1h50