e parcours d'exposition propose une nouvelle approche de la peinture de plein air en Europe, entre la fin du XVIIIe et la première moitié du XIXe siècle. Plus de 150 études à l'huile sont ainsi présentées pour la première fois. Des œuvres appartenant à la Fondation Custodia - Paris ; mais aussi à la National Gallery of Art de Washington, au Fitzwilliam Museum de Cambridge ainsi qu' à une collection particulière.
L'événement Sur le motif - Peindre en plein air (1780-1870) est référencé dans notre rubrique Beaux-Arts.
C’est une des plus fabuleuses collections d’art privée de Paris ! Créée par les Néerlandais Fris Lugt et sa femme Jacoba Lugt-Klever dans le discret hôtel Turgot rue de Lille, la Fondation Custodia abrite plus de 80 000 œuvres sur papier, peintures, lettres d'artistes… Aujourd’hui, elle réunit plus de 150 études à l’huile pour montrer l’essor de la peinture de plein air en Europe entre 1780 et 1870.
En haut des marches de pierre, on arrive en Italie. Qu’elles sont belles ces terrasses inondées de soleil, avec les montagnes ou la mer qui se dessinent au loin ! L’artiste n’est pas encore tout à fait dehors, mais il nous plonge déjà dans un délicieux bain de lumière en plein hiver. Un coup de vent nous entraîne ensuite dans les airs. « Oh ! le ciel ! J’en ai fait des tableaux ! Rien que des ciels avec de beaux nuages », s’exclame Giuseppe de Nittis. Dans la Vue de Paris depuis Meudon de Georges Michel, les arbres dans la brume apparaissent comme des taches sombres… On dirait presque une estampe. C’est calme, paisible. L’humeur est plus sombre dans le tout petit tableau de Rosa Bonheur, qui a manifestement peint sous des nuages anthracites. Dans la salle suivante, on survole les toits gris de Paris, Londres, Copenhague… La simplicité et la modestie de ces bâtiments dépourvus de vie repose. Les humains sont absents de ces immeubles, bateaux, ruines, paysages, églises… Mais parfois une cheminée fumant donne l’indice d’une présence. On imagine alors les ménages vivant derrières ces édifices.
Peintes rapidement sur le motif, ces œuvres avaient pour objectif d’exercer l’œil et la main à saisir les fugitifs effets de lumière et de couleur. Parfois terminées ultérieurement en atelier, elles n’étaient pour la plupart pas destinées à être exposées ou vendues. « Voyons, la peinture, ce n’est pas du sport ! », s’offusquait Degas pour critiquer les paysagistes en plein air, et les quelques vues croquées dans sa jeunesse sous le ciel italien restèrent confidentielles…. Jusqu’à cette exposition.