PEAUX DE VACHE
31 mai 1989 - Drame (1h27)
Date de reprise 25 aout 2021
De Patrivia Mazuy
avec Sandrine Bonnaire, J.F. Stévenin et Jacques Spiesser
Le Monde : Peaux de vaches, premier long-métrage tourné par Patricia Mazuy, une jeune femme de 28 ans, sorti en 1989 dans une relative indifférence, resté quasiment invisible pendant trente-deux ans.
Une belle restauration le ramène sur les écrans. Il ne faut pas le rater, le recul n’ayant fait que renforcer sa nouveauté, sa posture revêche, sa promesse encore vive. Jamais, en tout cas, n’avait-on vu la campagne française filmée avec une telle poigne, des personnages dotés d’une telle capacité de folie. Il n’y a qu’à entendre, dès son titre, comment le film se lâche comme une interjection, un juron, pour saisir sa beauté hirsute, bourrue, toute en coups de sang.
La première scène donne le ton. Deux frères, Roland (Jean-François Stévenin) et Gérard (Jacques Spiesser), ronds comme des queues de pelle, mettent le feu à la ferme familiale en faisant flamber des crêpes, brûlant au passage tout un cheptel bovin, ainsi qu’un vagabond venu s’abriter là. Le premier en prend pour dix ans. A son retour, il constate que son frère en a profité pour rénover sa vie de fond en comble.
Désormais propriétaire d’une exploitation flambant neuve et d’une rutilante moissonneuse-batteuse, il a également épousé la belle Annie (Sandrine Bonnaire) et eu avec elle une petite fille, Anna (Salomé Stévenin). Le repris de justice s’installe parmi eux et ne tarde pas à susciter l’hostilité frontale d’Annie, regard perçant et sourcils froncés, et la méfiance de Gérard, fébrile. Il y a bien entre les deux frères un non-dit qui devient de plus en plus insistant.
Suivi d'un after si souhaité