El Vallé de Lagrimas curated by Kenny Schachter

                           Paz de la Huerta

 Paz de la Huerta (née en 1984 à New York, États-Unis) présente sa première exposition personnelle El Vallé de Lagrimas avec Ruttkowski;68 à Paris, organisée par Kenny Schachter.

Paz = paix. De la Huerta = du verger. «Ortus Conclusus», «un verger clôturé», est l'un des noms de la Vierge Marie. Paix de l'enceinte secrète ou sacrée. On le cherche, mais personne ne sera épargné. Le vent du Karma écrase la porte. Les murs s'effondrent. On fait partie d’une toile en constante expansion et on se noie inévitablement ou on est emporté au loin, dans les airs. Goya a réalisé d'innombrables dessins et gravures de personnages riant ou volant. Des siècles et des continents plus loin, sœur Morgan s'est cousue une robe blanche, a recouvert de longs rouleaux de figures d'anges et, debout devant eux, a joué de la trompette, a chassé le diable et a épousé Jésus.

On dit que les médicaments ouvrent les portes de la perception mais peuvent aussi les fermer lorsque la douleur est constante, sans remède dans le raisonnement. La peinture est aussi un remède. J'ai vu la photographie d'un parchemin peint par Paz. Le rouleau était sur le sol et tout autour se trouvaient des photographies d'enfants. Tous les enfants souriaient. Paz est une femme, une actrice, une cinéaste et une peintre. Paz était autrefois une fille. Paz était autrefois une enfant. Cet enfant souriait et était heureux. Retrouver cet enfant, retrouver ce sourire, c'est un souhait raisonnable. Mais on ne peut que rêver à ses souhaits. Et rêver est la meilleure partie, c'est bien mieux que de réaliser le rêve. Et peindre le rêve est encore mieux que le rêver. Alors s'il vous plaît, tout le monde, laissez tout tomber, en silence. Paz peignant, Paz rêvant, Paz retournant à Paz.

texte : Francesco Clemente