H Gallery est heureuse de présenter la troisième exposition personnelle de
PAUL VERGIER à la galerie, intitulée Pagaille.
À la recherche d’un réel qui lui échappe sans cesse, Paul Vergier questionne son médium et le porte, entre contemporanéité et
conceptualité, dans un monde flottant qui fait de lui un peintre totalement unique dans le paysage artistique français.
PAGAILLE, définition :
“Situation dynamique qui relève de systèmes complexes, de problèmes changeants qui interagissent entre eux”.
L’exposition Pagaille marque un décalage sensible dans la continuité d’une peinture de paysage altéré (“l’espace du manque”) que l’artiste
Paul Vergier mène depuis de nombreuses années avec le sujet des serres agricoles. Si ce sujet reste prégnant dans son travail, son attachement à la
complexité, au choix de ses motifs en lien avec le médium correspondant a priori, ont progressivement orienté son travail vers d’autres sujets tels que
des plantes dites « invasives », des herbes de bordure de chemin, des ronces... Il en ressort une pagaille végétale luxuriante, jouissive mais aussi
inquiétante. Ce qui pourrait passer pour une peinture de paysage semble, une fois de plus, se fermer au paysage et nous dire: « le sujet est ailleurs ».
L’artiste s’engage. Plusieurs titres l’indiquent : ZAD, Une longue marche vers la transparence, Invasives...
La série des ZAD représente des ronces qui envahissent l’espace pictural. La “zone à défendre” ici n’est peut-être pas la nature représentée mais ce
qui fait peinture ? Ou bien, si la ronce est à défendre, n’est-ce pas parce qu’elle joue un rôle protecteur des espèces dont elle interdit l’accès ?
A toi qui n’es pas encore né (ou Retable de Solérieux) se veut une oeuvre romantique et militante. Elle représente la décharge nucléaire sauvage
de Solérieux, dans la Drôme. Un paysage en apparence banal, une colline que l’on dirait naturelle, sur laquelle peinent à pousser les genêts et les
chardons ; et pour cause : elle n’a en réalité rien de naturel car elle recèle quelques 38 000 tonnes de Fluorine empilés dans plus de 150 000 fûts
métalliques sur 40 m de hauteur : 20 m en sous sol et 20 m à l’air libre.
Un paysage romantique donc, emprunt de catastrophes sous jacentes. Un mélange subtil entre volonté d’oubli et devoir «d’intégration paysagère».
En 2038, l’entreprise ORANO n’aura plus à charge le suivi de ce lieu et la nature reprendra ses droits. En attendant, Paul Vergier fait de l’art son
arme contre l’oubli. Il parcourt les marchés avoisinant pour informer et recueillir des témoignages autour de cette décharge, micro à la main. En
parallèle, il nous présente ici son retable de Solérieux où chacun peut décider, selon son humeur, d’apprécier un paysage au devenir empêché destiné
à tomber dans l’oubli, ou de fermer les volets pour en évoquer le sens esthétique et religieux de ses commanditaires.
Pagaille nous jette dans des espaces clos où, pourtant, « tout semble régi par un principe de porosité » selon les mots de Pierre Wat. Une porosité
hospitalière qui, par manque de tout ce qui conforte notre regard, nous invite à reconsidérer la peinture de paysage.
Paul Vergier, juillet 2025
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