Exposition / « Patrizia Mussa. Théâtralités »
Les 50 images exposées, avec des interventions colorées à la main, donnent un aperçu de la théâtralité dans l’architecture et de la qualité scénique des théâtres dans toute l’Italie.
Des premiers théâtres non provisoires de Vicence, Sabbioneta et Parme – qui marquent le passage des théâtres de cour à de véritables édifices – au Théâtre La Scala de Milan, du Théâtre San Carlo de Naples au Théâtre La Fenice de Venise, du Teatro Regio de Turin au Teatro Argentina de Rome, du Teatro della Pergola de Florence au Teatro Massimo de Palerme, ainsi que quelques architectures qui témoignent de la vocation « théâtrale » d’une partie de l’architecture civile italienne – le Palais Royal de Venarìa, la Résidence Royale de Stupinigi, Le Palais Royal de Caserte, le Palais Grimani à Venise.
Dans ses photographies, Patrizia Mussa adopte un langage qui semble, à première vue, objectivant par nature, en raison de l’utilisation de la lumière naturelle, de la vision frontale et de la mise au point totale, qui s’inscrivent toutes dans une « narration » calibrée, rationnelle et cristalline. Mais la photographie n’est, pour l’artiste, que le point de départ. En effet, après avoir fixé la vue et réalisé le tirage sur papier coton, Patrizia Mussa intervient avec des pastels de couleur pour en retracer les détails – ce qui la rapproche d’une peinture ou d’une tapisserie -, s’éloignant ainsi définitivement du langage purement photographique pour atterrir dans un champ artistique encore non nommé, où l’acte photographique rejoint le geste pictural.
L’intention de cette recherche particulière de l’artiste n’est pas de rendre un catalogue de l’architecture des théâtres italiens, mais de revivre et de rendre une expérience personnelle à travers le geste artistique.
Ce que Patrizia Mussa offre au public, ce ne sont donc pas seulement des photographies descriptives du somptueux patrimoine architectural théâtral italien, mais l’idée même du théâtre en tant que lieu pour la communauté, où l’on se rassemble, où l’on regarde et où l’on est regardé.