Raymond Depardon : Passages rend hommage à l'un des plus grands témoins de notre époque, dont les récits silencieux et les voyages intérieurs ont profondément influencé ses contemporains ainsi que les générations suivantes de photographes.

Cette nouvelle exposition à la galerie Magnum célèbre la carrière prolifique de Depardon, figure emblématique de la photographie française. À travers plus de 40 tirages issus d'une douzaine de séries majeures, l'exposition retrace les différents voyages et projets qui ont marqué l'œuvre de l'artiste, en noir et blanc comme en couleur.

Des séries incontournables comme Errance, La France, Correspondance New-Yorkaise et Communes côtoient des œuvres moins connues, méconnues du grand public. L'exposition dévoile également, pour la première fois, des photographies prises lors de son dernier voyage aux États-Unis, juste avant la fermeture des frontières due à la pandémie de Covid-19. Dans l'esprit des photographes américains des années 1930 comme Walker Evans, Depardon a parcouru les petites routes pour capturer et transmettre l'essence de la pastorale américaine. Ces scènes désertiques aux couleurs douces évoquent des plateaux de tournage, reflétant le regard cinématographique qui caractérise souvent son travail.

Les œuvres présentées dans cette exposition révèlent la sensibilité, l'engagement et la vision poétique avec lesquels Depardon observe le monde. Membre de l'agence Magnum Photos depuis 1979, Depardon définit la photographie comme « l'éloge de chaque instant », documentant la réalité avec une rare humanité. Qu'il capture l'effervescence d'une ville comme New York, le silence d'un paysage désertique ou les habitations rurales de ses origines, son travail transcende les contraintes du reportage pour atteindre une dimension profondément introspective.

Les tirages exposés – portraits ou paysages, en couleur ou en noir et blanc – témoignent de la richesse du langage photographique de Depardon, ainsi que de la diversité des lieux, des atmosphères et des personnes qu'il a photographiés, toujours avec humilité et précision.

Comme l’écrit Bruno Racine dans la préface de La France : « La géographie de Depardon est unique, arbitraire, personnelle, délibérément née de “la douleur du cadre” et de “la joie de la lumière”. »