Ornela Vorpsi
Ornela Vorpsi présente sa première exposition personnelle, « Étranger à la raison », organisée par Elena Sorokina, au musée Ruttkowski;68 à Paris. La folie a porté de nombreux noms tout au long de l'histoire humaine : démence, folie, démence, hystérie ou trouble mental. Ce langage était aussi abondant qu'imprécis, jusqu'à ce que la psychiatrie commence à classer certains états mentaux dans les catégories de folie que nous connaissons aujourd'hui.
Pour Vorpsi, nommer a toujours été aussi important que peindre. Formée à la peinture en Albanie dans les années 1990, elle s'est ensuite tournée vers l'écriture et est devenue une auteure reconnue, publiant de nombreuses œuvres de fiction. Sa prose saisissante, qui explore constamment les frontières de l'étrangeté linguistique et mentale, lui a valu plusieurs prix littéraires prestigieux.
La réflexion constante de l'artiste sur la porosité et la liminalité des états mentaux se poursuit dans son œuvre visuelle, où elle expérimente sans cesse le langage pictural, les complexités compositionnelles et la dimension performative de la peinture. Le rouge à lèvres et le blush rouge vif, appliqués sur les corps diaphanes et spectraux de ses personnages, revêtent non seulement une dimension performative, mais génèrent aussi une expression véhémente, presque violente, qui défie toute attribution à une source concrète. Son exploration dépasse les politiques corporelles ou les modes d'expression personnelle, cherchant plutôt à comprendre l'extrême fluidité des états mentaux et l'envers de la normativité.