La galerie MAGNIN-A a le plaisir de présenter une exposition personnelle d'Omar Victor Diop. Pour la première fois seront réunies en galerie, les trois dernières séries emblématiques du photographe: Diaspora (2014), Liberty (2017) et Allegoria (2021).

Dans Diaspora, Omar Victor Diop choisit l’art de l’autoportrait. Le photographe sénégalais incarne dans ses images dix-huit figures de la diaspora africaine, oubliées de l’Histoire occidentale. Mathématiciens, artistes, poètes, ou conseillers, tous les sujets choisis par Diop furent des notables au temps des colonies et de la traite négrière. « Le dénominateur commun de cette série, c'est l'oubli dans lequel sont tombées toutes ces personnalités au parcours remarquable », explique le photographe. En se mettant en scène, Omar Victor Diop parle d'autres vies que la sienne. En agrémentant ses images d'objets liés au football, il estompe la charge dramatique tout en propulsant ses personnages historiques dans le présent. Il les inscrit ainsi dans le débat sur l'immigration et l'insertion des étrangers dans les sociétés européennes.

Pour Liberty réalisée en 2017, Omar Victor Diop poursuit la mise en lumière du continent africain et de sa diaspora en proposant une lecture universelle de l’histoire de la protestation Noire. Par un jeu de références visuelles mêlant autoportraits et mises en scène, l’artiste revisite les évènements marquants de cette histoire, certes différenciés par le temps, la géographie et l’ampleur, mais reliés par une même quête, celle de la liberté trop souvent entravée. Ainsi, la tragédie de Thiaroye où le 1er décembre 1944 des tirailleurs sénégalais ayant servis la France pendant la seconde guerre mondiale se sont fait massacrer fait écho aux exactions menées par la police et le Ku Klux Klan lors des marches de protestation reliant les villes de Selma et Montgomery dans l’État d’Alabama aux États-Unis en 1965. L’histoire d’Aline Sitoe Diatta, symbole de la résistance à l’autorité française au Sénégal dans les années 1940 est confrontée à celle de Trayvon Martin, adolescent noir assassiné en 2012 en Floride, dont la mort entraina un important mouvement de contestation aux États-Unis.

Avec Allegoria, Omar Victor Diop entame un nouveau chapitre de son travail. Le photographe se saisit de la question fondamentale de l’environnement et de sa portée sur le continent africain. Ses œuvres figurent l’allégorie d’une humanité soucieuse d’une nature qui pourrait n’être plus qu’un souvenir des manuels d’histoire naturelle. L’Homme, abandonné à sa douloureuse responsabilité, recueille autour de lui cette Nature réduite à une représentation. « J’expérimente des moyens de développer un nouveau langage visuel en ce qui concerne notre représentation. Je veux nous montrer dans le cadre de cette conversation que l’humanité essaie d’avoir sur les problèmes de notre planète et j’aspire à nous voir participer et prendre les devants dans le mouvement environnemental global. »