Bien que protéiforme – dessins, peintures, sculptures, performances –, l’œuvre d’Olivier de Sagazan s’impose d’abord par sa très forte unité : des dessins aux dernières performances, quelque chose insiste et un sentiment singulier se fait jour, où se mêlent effroi et exaltation, recul et adhésion, comme si elle venait toucher en nous une force obscure et nous obliger à la regarder en face. Nous sommes aux antipodes de la calme satisfaction esthétique que suscite l’œuvre qui, reposant sagement en elle-même, ne se donne qu’à contempler. Nous sommes arrachés à notre tranquille immanence, projetés vers un autre que nous en nous, une puissance anonyme qui est en réalité plus nous-mêmes que nous, qui nous apprêtions à regarder simplement.
Avec les œuvres d’Olivier de Sagazan, regarder n’est jamais seulement regarder : c’est être destitué de soi et projeté vers ce qui est vu par une force dont toutes les œuvres sont en quelque sorte un concentré ; c’est être enjoint à plonger en deçà du regard pour atteindre cette strate vivante où s’efface la distinction entre le spectateur et le spectacle, le regard et l’œuvre, cette couche anonyme qui fait voler en éclats la différence des consciences et des places.
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