Le climat humide d’Old Joy se déploie sous nos yeux par petites touches délicates et étrangement disparates. Un plan d’oiseau, un plan d’insecte, des contrastes sonores brutaux – un mixeur, une tondeuse, la sonnerie stridente du téléphone – qui rompent le calme méditatif ancrent le film dans un monde peuplé de contrastes qui pourtant forment un tout. Cette singulière présence d’éléments antagonistes au sein de l’unité minimaliste de la mise en scène annonce la couleur de la relation entretenue par Mark et Kurt : on devine que ces amis de longue date s’éloignent l’un de l’autre, que chacun a évolué de manière différente. Il leur faudra composer avec cet écart, tacite, le temps de cette courte expédition dans la forêt.
Par la réalisatrice de First Cow
SUIVI D'UN AFTER SI SOUHAITE