Odonchimeg Davaadorj emprunte le chemin du portrait depuis le début de sa carrière, explorant la complexité de l'âme humaine dans ses dessins délicats à la palette caractéristique. Pour sa troisième exposition personnelle à backslash, l'artiste a choisi de creuser ce thème notamment par le biais de la peinture à l'huile, de la céramique et de l'encre.
Une phrase d'Agnès Varda a inspiré cette exposition :
« Si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages » écrivait la cinéaste.
Davaadorj se reconnait dans cette idée poétique du paysage intérieur, de l'intimité spirituelle et de la nature la plus profonde de chacun. Elle propose une représentation qui ne décrit pas au sens strict du terme mais qui insuffle la pluralité des émotions d'un être. Ces représentations évoquent l'alchimie qui opère dans les corps pour transformer les énergies circulant en nous. Par une approche fusionnelle avec la nature, l'artiste évoque les cheminements intérieurs des âmes et l'essence même de l'existence.
Les œuvres sur papier proposent des portraits où se dévoilent des paysages intérieurs aux suggestions émotionnelles palpables et où des petites saynètes en divulguent davantage sur chacun, comme des extraits de vie. Davaadorj explique : « Représenter des visages anonymes, chercher à les rendre habités, à leur donner une âme, à raconter une histoire à travers les traits de leurs physionomies et que ces derniers puissent être les vecteurs d'une émotion, tout cela m'intéresse particulièrement en ce moment. »
Les portraits peints jouent avec une utilisation judicieuse de la texture et des motifs. L'artiste utilise souvent des coups de pinceau vifs et larges, créant une texture palpable dans ses œuvres peintes.