Pendant la guerre d’Algérie, 17 octobre 1961. C’est une date oubliée, cachée même, de ces dates qu’on ne nomme pas. Celle d’un massacre, en plein cœur de Paris. Cette nuit-là, trente mille Algériennes et Algériens participent à une manifestation contre le couvre-feu raciste imposé par la Préfecture de Police dirigée par Maurice Papon. La répression est sanglante. Pour raconter cette histoire passée sous silence, Nuit d’Octobre invite son public à suivre des itinéraires d’individus fictionnels, certains inspirés de vies réelles. Tous les destins, à travers leur singularité, convergent vers ce terrible soir. En faisant appel à la fiction pour dire ce qui ne se dit pas, la pièce met en lumière les mécanismes du secret d’État et ses conséquences sur les âmes. Sur scène, l’enjeu théâtral est immense : comment représenter l’horreur ? L’histoire commence dans une pharmacie, celle qui, ce fameux soir, encore ouverte, a recueilli de nombreux blessés. Une plongée dans l’Histoire de France, qui convoque avec brio « l’intranquillité » chez les spectateurs.
17 octobre 1961, les forces de police jettent à la Seine de nombreux Algériens, lors d’une manifestation pacifique organisée par le FLN
. Louise Vignaud aborde sans détour cette nuit apocalyptique en s’attachant aux destins croisés des disparus et de celles et ceux qui restent. Écrit en collaboration avec l’autrice Myriam Boudenia, le texte prend l’Histoire à bras le corps dans une fiction qui nous laisse sans voix mais à l’écoute de nos différences.