UNMOVEMENT
NIELS 'SHOE' MEULMAN
Au travers des œuvres de ce solo show, Shoe met en scène
l'arrogance du capitalisme dans un monde néolibéral où se
procurer du matériel pour peindre est un luxe pour beaucoup,
en roulant sur de coûteuses bombes de peinture avec une
voiture ou en brûlant négligemment des toiles fraîchement
réalisées. Cette attitude nonchalante est une prise de position
ironique dans le climat socio-économique actuel, tout autant
qu’une critique à peine voilée du monde de l’art contemporain
actuel, souvent perçu comme de plus en plus élitiste.
Dans les œuvres de Shoe, la voiture (une Buick Park
Avenue de 1992) est utilisée comme un pinceau,
un instrument dont les traces créent un motif.
La voiture est centrale dans le processus et est
présentée dans toute sa splendeur en tant que source
évidente et témoignage des signes picturaux.
A l’étage de la galerie est présenté une autre de ses dernières
séries, « I’am Fine ». Utilisant un support miroir, qui envahi
l’étage, Shoe invite le spectateur à prendre conscience de sa
condition. Arrivant tout d’abord dans une vision démantelée de
son reflet, il peut constater que tous les miroirs contiennent la
même phrase calligraphiée : « I am Fine ». Cette série, nous
met face à nous-mêmes, en nous forçant à nous questionner
sur notre situation personnelle. Le miroir est l’instrument de la
scission, car pour se connaître, se comparer et s’apprécier,
il faut se voir deux. Mais si le miroir permet de se connaître,
il ne s’agit pas d’une connaissance
directe, mais plutôt d’une connaissance indirecte et discursive,
qui nécessite l’intervention d’un raisonnement. Avec cette
déclaration proclamée par l’artiste, le spectateur se questionne
et s’affirme.