NICK DOYLE
BUSINESS, PLEASURE, PRESSURE, RELEASE
L’artiste Nick Doyle (né en 1983) explore depuis longtemps les machinations perverses et les affreux fantasmes de la vie quotidienne américaine. Grâce à des mises en scène méticuleuses d’objets prosaïques, riches de mélodrames étranges et d’aspirations désespérées, les œuvres pince-sans- rire de Doyle évoquent les engrenages de la machine qui nous nourrit. Business, Pleasure, Pressure, Release, sa cinquième exposition chez Perrotin, investit le terrain de jeux du travail en col blanc: le bureau.
Le fantasme du travail à l’américaine est peut-être celui d’un travailleur portant du denim, un Marlboro Man aux manches retroussées, mais la vérité est tout autre: le bureau moderne est lui-même une invention purement américaine. Les lignes de téléphone fixes, les cloisons délimitant les espaces, les armoires de classement—outils bruyants du bureau du XXe siècle — ont toutes été concoctées aux Etats-Unis, au cours d’un processus de recombinaison d’anciens éléments mis au rebut. Si les premiers sites à avoir adopté ces outils sont connus pour leur paperasse à n’en plus finir et leurs cadres intermédiaires incompétents, les dispositifs qui permettent ce travail ont été de véritables petits monstres.