Intitulée Mythologie, cette exposition réunit des œuvres des années 1960 à 2000. Elle aborde l’iconographie de l’artiste et explore les symboles qui la sous-tendent. Les Nanas restent l’emblème de Niki de Saint Phalle, cependant bien d’autres figures peuplent son œuvre. Animaux, monstres ou hybrides, ses personnages relèvent souvent de la mythologie et tendent à une double signification.
Le serpent en particulier occupe une place centrale dans l’œuvre de Niki de Saint Phalle. Motif récurrent du bestiaire de l’artiste depuis les années 60, il est à la fois associé au pêché et à la vie nouvelle, animal sauveur mais aussi bête maudite, son omniprésence appelle à une forme de transcendance de la violence des cauchemars et des traumatismes. Elle raconte : « Je suis née terrifiée par les serpents. Les serpents sont empreints d'un mystère envoûtant. Au zoo, j'aimais trembler devant eux. Pour moi, ils représentaient la vie, une force primitive indomptable. En fabriquant moi-même des serpents, j'ai pu transformer en joie la peur qu’ils m’inspiraient. Par mon art, j’ai appris à dompter et à apprivoiser ces créatures qui me terrorisaient. »
Issus de diverses traditions mythologiques, les sujets abordés par Niki de Saint Phalle sont imprégnés d’un imaginaire symbolique riche et foisonnant. Son œuvre convoque des références aux légendes grecques, égyptiennes, chrétiennes, ainsi qu’aux figures associées à l’ésotérisme. Ces iconographies multiples viennent nourrir un univers onirique singulier, au sein duquel l’artiste façonne peu à peu sa propre mythologie.
Chez Niki de Saint Phalle, la mythologie devient un outil de réappropriation : elle revisite des récits anciens, pour en proposer une relecture personnelle. En redéfinissant des mythes populaires, elle en fait le reflet de son expérience intime et de ses préoccupations, tout en leur insufflant de nouvelles significations. Son travail aborde ainsi des thèmes majeurs tels que l’émancipation des femmes ou la lutte contre l’injustice.
Le Jardin des Tarots, construit en Italie de 1979 à 1993, incarne de manière tangible l’univers mythologique propre à Niki de Saint Phalle. Inspirée de Gaudí, des jardins de Bomarzo ou encore du Palais du Facteur Cheval, Niki de Saint Phalle rassemble ici 22 sculptures monumentales, représentations des arcanes majeurs du Tarot de Marseille. Chaque œuvre, à la fois architecturale et sculpturale, incarne un aspect de sa vision personnelle du monde, mêlant symbolisme, spiritualité, et réflexion sur la condition humaine.
Parmi les œuvres présentées à la galerie, certaines sont des modèles réduits des œuvres monumentales du Jardin des Tarots. Tel est le cas de l’Arbre-serpents (1988), du Pendu (1988) ou encore Adam and Eve(1985).