La Chambre d’enfant de Mykolas Sauka nous plonge dans un univers fascinant et troublant, qui explore les intrications de l’existence humaine et du monde environnant. Si un voile de pureté semble envelopper les œuvres exposées, les corps énigmatiques et parfois déformés captent le regard et laissent se confronter des sentiments contraires : sécurité et étrangeté, insouciance et inquiétude. Derrière ce titre innocent se cache un monde loin d’être idyllique et ce contraste est au cœur de la démarche artistique de Mykolas Sauka. Il explore les dichotomies : beauté et laideur, pureté et corruption, création et destruction, tradition et innovation. Chaque sculpture devient un microcosme de l’expérience humaine, résonnant avec des récits de vulnérabilité, de résilience et du temps qui passe. En se promenant au milieu des sculptures, nous confrontons nos peurs et bizarreries, et réalisons que notre subconscient accepte parfois l’étrangeté comme une fatalité.
Mykolas Sauka insuffle la vie dans le bois par un processus artisanal ancien, et mêle héritage et contemporanéité. Inspiré par l’art religieux, il utilise des techniques ancestrales de sculpture sur bois, qui reprennent les traditions des sculptures votives. Documentés dans l’histoire de l’Église depuis le ve siècle, ces offrandes votives étaient généralement fabriquées à partir de métaux précieux et prenaient la forme de parties du corps humain – embryons, jambes, mains, yeux, etc. Ils étaient souvent fixés à des images vénérées telles que des peintures miraculeuses, des statues, des autels ou des reliquaires. Utilisées pour exprimer la gratitude après une guérison ou une catastrophe évitée, la forme des effigies votives correspondait à la grâce recherchée ou reçue de Dieu : un œil pour une vue guérie, des jambes pour un voyage sûr, des cœurs pour des questions d’amour.
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