Je suis partie pour rester

Elle est partie, mais ses mots sont restés. Comme ses femmes en noir sur les murs de Paris, provocantes, effrontées, libres, Miss.Tic a toujours aimé les disparitions en pleine lumière. Trois ans après sa disparition, la galerie Mathgoth lui rend un hommage vibrant, dans le 13e arrondissement, à deux pas de son atelier. Là où tout a commencé.

« Je suis partie pour rester », un titre qu’elle aurait pu choisir elle-même. Un clin d’œil à ses formules aussi piquantes que poétiques. Mais surtout une promesse : celle de faire résonner à nouveau sa voix, celle d’une artiste majeure du street art, poétesse urbaine et pionnière du pochoir. Dans un vaste espace de béton brut, plus de soixante œuvres sont réunies, accompagnées d’archives, de matrices jamais montrées, de vidéos intimes.

Le parcours, pensé par ses beaux-enfants Antoine et Charlotte Novat et les galeristes Mathilde et Gautier Jourdain, explore l’univers entier de Miss.Tic – ses combats, ses jeux, ses désirs, ses doutes.

On y retrouve l’érotisme, la politique, l’humour, les tensions entre les genres, toujours abordés avec cette liberté farouche, cette tendresse ironique, cette simplicité percutante qui faisait sa force.

Miss.Tic, c’était une femme libre, une artiste qui peignait comme on respire. Ses aphorismes, ses silhouettes, ses silences qui font du bruit dans les yeux : tout cela vit encore, comme des battements de cœur dans la ville.