Eugène Delacroix disait “Alors que le sujet, la forme, la ligne s’adressent d’abord à la pensée, la couleur n’a aucun sens pour l’intelligence, mais elle a tous les pouvoirs sur la sensi- bilité.”

C’est une flânerie colorée que vous propose la galerie so- bering dans cette exposition : la couleur sculptée par le néon - “couleur-lumière” disait Matisse, ou posée en larges aplats. La couleur, inextricablement liée à la lumière, a de tous temps été utilisée par les artistes pour exprimer un langage person- nel et intime, n’appartenant à rien d’autre qu’au monde sub- jectif des sentiments et impressions nous définissant. C’est aussi grâce à la couleur que nous observons et comprenons le monde, et elle est associée à tous nos sens et à toutes nos perceptions. L’artiste multimédia américaine Esther Ruiz et le peintre espagnol Juan De La Rica nous offrent dans cette exposition diverses propositions colorées, qui explorent en surface et en profondeur les possibilités offertes par la cou- leur.

Chez ces deux artistes, le travail de la couleur en tant outil primaire permet une importante réflexion sur l’espace - celui de l’artiste mais aussi celui du spectateur lui même -. Chez le peintre basque, la surface est plane et décorative, à la manière d’une toile de Matisse, tandis que chez l’artiste américaine, l’espace se décline en une infinité de perspectives et d’échos. Toutefois, les deux artistes nous invitent à pénétrer leurs propres réalités et à voir des mondes éclairés par leur vision personnelle.
C’est un voyage poétique et éclatant auquel vous êtes conviés à travers cette exposition, où perceptions sensorielles et émotions se mélangent dans un ballet envoûtant de couleurs et d’échos lumineux.

Inès Molière