1 place à 3.50€ pour un profil actif et sans carton qui en fera la demande en commentaires. 

 MAZùT 

mis en scène par Camille Decourtye, Blaï Mateu Trias

Deux êtres partent à la recherche de leur animal intérieur parce que l’humanité les dépasse parce qu’ils ont perdu leur instinct … le monde va trop vite il y a trop de mots, trop de paroles. Ils veulent retrouver leurs premières sensations se préparent, cherchent dans les recoins du quotidien les portes ouvertes vers le tout début avant les hommes debout, avant les hommes pensants, n’être plus que 4 pattes souffle, souffler, respirer, retrouver le premier souffle le point de départ être un être qui respire et regarde le monde.

Tel est l’esprit du spectacle, un retour à soi - un corps qui se sent vivre, respire et souffle-, une scénographie foisonnante et changeante, un duo avec centaure et autres - quotidien et insolite. Dans l’humour et la poésie, la danse acrobatique, le chant, la musique, les artistes livrent une vision apocalyptique d’une vie absurde qui n’exclut pas la tendresse.

La pièce Mazùt est un tournant sur le chemin de recherche de la compagnie, qui a permis à Baro d’evel de continuer ce qu’ils appellent le décloisonnement des langages, rôles et modes d’expérimentation, telle une quête métaphysique en mouvement. Dans le travail avec la matière, tout fait trace, histoire et Histoire, tandis que le dispositif scénographique et sonore entraîne une immersion totale et radicale dans le tableau qu’est le spectacle.

La création de Mazùt suit une dynamique pluridisciplinaire et transfrontalière entre des artistes français comme Bonnefrite et catalans comme les Mal Pelo. Une identité franco-catalane affirmée de la compagnie à double culture - caractère, niaque et détermination.


Blaï Mateu Trias et Camille Decourtye ont composé le duo de création scénique de Mazùt. Sonne l’heure aujourd’hui d’une expérience audacieuse de transmission de ce répertoire. Les deux artistes interprètes, Valentina Cortèse et Julien Cassier - même formation, même talent, même sensibilité que les créateurs - reprennent haut le flambeau.

Julien Cassier se couvre d’une tête de cheval blanc - objet esthétique attachant -, et vêtu d’un ensemble clair - veste et pantalon -, le voilà qui trotte comme une bête domestiquée, tapant du sabot, levant une patte, puis l’autre, et retombant à l’équilibre, une drôle de figure animalière poétique et dansante, vivante, dans l’allant et la joie d’être.

Sa partenaire Valentina Cortèse, petite robe fleurie seyante, l’oeil à la fois narquois et inquiet, ne s’en laisse pas conter et vaque à ses affaires - un travail de petites mains de bureau, réduite par son collaborateur et supérieur hiérarchique sans nul doute, à exécuter les tâches concernant les photocopies - et des feuilles blanches, larges et grands lais de papier blanc cassé, composent un champ d’investigation inépuisable pour les interprètes.

Larges feuilles de papier isolées dont le froissement incessant fait une musique évocatrice, répondant - humour sonore insolite - aux gouttes d’eau qui tombent, une à une, du plafond, et sont recueillies par autant de boîtes d’aluminium à résonance métallique - un capharnaüm sans nom, entre chant de la Belle, musique et tapements.

Les feuilles de papier sonore forment en fin de représentation une immense fresque levée, pour une scène magnifique d’installation plastique et lumineuse de tous ses froissements.

Il y aura eu entretemps les chutes répétées et obsessionnelles, improbables et invraisemblables de la danseuse acrobate infatigable, portée parfois debout sur les épaules de son partenaire masculin, tout autant danseur et goûteur de sauts périlleux.

Intensité et envoûtement : humour, chant, danse, acrobatie, arts plastiques et théâtre.

Artistes : Julien Cassier, Valentina Cortèse
Metteur en scène : Camille Decourtye, Blaï Mateu Trias