La galerie anne barrault est heureuse d’accueillir Excesso Chamalo, une nouvelle exposition personnelle de Marie Losier, avec un ensemble inédit de dessins, céramiques et vidéos.
À mes débuts à New York, une grande majorité des personnes que je rencontrais étaient des personnalités excentriques, à l’aise devant la caméra, sur scène, ou lorsque je les peignais. Cette vie quotidienne est devenue une sorte de spectacle, quelque chose de théâtral. Je pense que c’est là que la vie et le documentaire se rejoignent, sans rien avoir à forcer. J’ai appris des personnes les plus extravagantes ! […] Curieusement, la façon dont les personnes que je filme vivent leur vie rejoint quelque chose en moi lié à performer sa vie. Beaucoup des films que j’adore, comme les films muets par exemple, sont très théâtraux, avec des gestes exagérés ; le noir et blanc de la photographie et des décors est très prononcé. J’adore le rock n’roll parce qu’il s’exerce sous les projecteurs, sur scène, devant un public, dans la performance. Le corps se transforme lorsqu’il chante ou joue. Les films classiques d’Hollywood comportaient souvent des couleurs et des décors extravagants comme si tout était un rêve, plus grand que la vie. D’une certaine manière, lorsque j’ai découvert l’Underground, j’ai trouvé mon propre Hollywood.
[…] Quand on fait des films, on archive la vie des personnes. On se retrouve avec de nombreuses prises, l’enregistrement d’un appel, des morceaux d’interviews, des scènes incroyables qui ne trouvent pas leur place dans les versions finales des films. Je les garde toutes, ce sont mes trésors, très chers à mon cœur. Certaines prises, comme la scène de Felix avec le hibou, sont coupées au montage, mais parce que j’adore ces scènes, je leur donne une nouvelle chance d’une autre manière, dans mes boîtes à film. Elles ont alors une seconde vie !